En cette rentrée 2023, la rédaction de MyUtilitaire a souhaité s’entretenir avec Watèa by Michelin afin d’en savoir plus sur leur bouquet de services digitaux, prenant la forme d’une application mobile pour les conducteurs de VU électriques avec désormais une nouvelle fonctionnalité et d’un portail web de gestion pour les gestionnaires de flottes.
Ce sont précisément Fabien Morge, Chef de Produit Marketing, et Anne-Charlotte Giquel, en charge de la Communication, qui ont pris le temps de répondre à nos questions sur le sujet.
A propos de Watèa by Michelin et ses équipes
Même si certains d’entre vous le savent déjà, Watèa by Michelin n’est autre qu’une filiale du Groupe Michelin. Cette entité créée en 2021, autrement dit récemment (comparé au parcours historique de l’entreprise Michelin basée depuis plus de 100 ans à Clermont-Ferrand), ravit les professionnels. La Marque leur propose des solutions de mobilité « tout en un » pour leurs flottes de véhicules, à travers une formule par abonnement.
La volonté de Watèa by Michelin est clairement d’accompagner les grands groupes et PME dans leur transition énergétique et leur passage à l’électrique. Une problématique qui vaut d’ailleurs pour tous les acteurs du secteur des véhicules utilitaires légers et des transports.
Leur métier : « opérateur de mobilité »
Là où Watèa by Michelin va plus loin qu’un simple « leaseur », comme l’expliquent les porte-paroles de la marque, c’est en agissant « tel un opérateur téléphonique » ; un exemple qui devrait être ainsi plus parlant pour l’ensemble de nos lecteurs. Concrètement, Watèa by Michelin déploie une expertise complète adaptée aux besoins et usages des entreprises et leur fait bénéficier d’un accès à de nombreux services digitaux autour de l’électrification des flottes. En découlent : un véritable gain de productivité, aucune interruption d’activité ainsi qu’une optimisation des coûts, mais nous y reviendrons.
Une application aux nouvelles fonctionnalités
Pour nous, Fabien Morge est donc volontiers revenu en détails sur l’application, lancée début juillet, qui s’adresse principalement aux utilisateurs de VU. Conçue pour faciliter l’électrification des flottes et pour contrer les craintes ou mauvaises surprises liées au véhicule, au trajet ou à la recharge, sa toute nouvelle version revêt trois aspects essentiels sur lesquels nous allons revenir : la planification d’itinéraires, le guidage dynamique et l’info trafic.
-La nouvelle fonctionnalité comprend en effet, une planification en fonction des données du véhicule en temps réel. « Selon l’état de la batterie du véhicule, l’application va planifier le trajet en ajoutant des arrêts aux bornes de recharge. Le chauffeur va ainsi être au courant des étapes de recharge, de la durée, et de tous les éléments pratiques pour arriver à destination, dont l’heure d’arrivée ».
-L’utilisateur peut également compter sur un guidage dynamique proposant « les différentes étapes sur l’itinéraire, toujours en lien avec l’état du véhicule et de la batterie. Grâce à la connectivité, l’application détecte les moments où le véhicule consomme plus ou moins d’énergie, et adapte l’itinéraire en ajoutant ou en enlevant des étapes de recharge afin d’optimiser le trajet ».
-Dernier volet : l’info trafic. « Grâce à ses collaborations, Watèa by Michelin a accès aux informations trafic en temps réel, ce qui permet à l’application d’adapter l’itinéraire au fur et à mesure du trajet en fonction des embouteillages ».
Objectif : faciliter l’électrification des flottes des professionnels
Pour Fabien Morge, “Grâce à la connectivité embarquée, avoir ces données dynamiques permet d’apporter les meilleures recommandations de routage en prenant en compte, par exemple, l’autonomie du véhicule et l’état du trafic. Les étapes de recharge sont proposées automatiquement en fonction de ces informations et des caractéristiques du véhicule utilisé ».
Ici le maître mot est donc la simplification pour les utilisateurs : pouvoir « leur montrer jusqu’où ils peuvent aller » et « badger facilement aux bornes »… Comme le soulignent nos interlocuteurs de Watèa by Michelin, pour que tout figure « dans une seule et même application », ils travaillent bien sûr avec des partenaires. De quoi permettre d’agréger tous ces services, qui viennent en réponse à certains freins comme déjà évoqués : le manque d’autonomie, le manque de bornes de recharge, le temps passé à faire le plein d’électricité … là où auparavant avant cette mise à jour, les chauffeurs étaient redirigés vers des applications classiques sans aperçu sur les bornes de recharge disponibles sur leur route et compatibles à leur véhicule, ni sur le temps de recharge nécessaire…
La clé de la rentabilité pour les gestionnaires de flottes
En termes de tarif pour le public professionnel sur le marché français, « l’opérateur de mobilité » Watèa by Michelin (c’est ainsi qu’il se définit) avance un abonnement mensuel à coût fixe tout compris à partir de 400 euros par mois par véhicule. Somme pouvant cependant doubler jusqu’à 800 euros par mois en fonction des options liées au cubage ou volume du fourgon, au kilométrage parcouru, à l’assurance, etc…
En contrepartie, l’offre globale Watèa by Michelin (incluant outre les véhicules électriques, les solutions de recharge ou la maintenance/assistance 24H/24 7J/7, les fameux services digitaux), permet à chaque société cliente de s’assurer une meilleure rentabilité, une « visualisation à moindre coût ». En effet, derrière ces services aux entreprises actrices de la transition se dessine un véritable intérêt pour leurs gestionnaires de flottes. Ce que ne perçoivent pas forcément les usagers ni chauffeurs au quotidien.
Une application bientôt dédiée aux véhicules à…hydrogène ?
A l’avenir, parce qu’il est toujours bien de se projeter, beaucoup de choses peuvent encore évoluer. Des mises à jour sont bien sûr à prévoir d’ici 2025, la connectivité offrant « un champ infini des possibles en termes de services digitaux » affirmait Anne-Charlotte Giquel lors de notre interview. Les idées ne manquent pas, bien que transparentes pour le client, avec une « approche marketing verticalisée métier » comme en termes de sécurité lors des livraisons du dernier kilomètre avec la fermeture automatique des portes par exemple…
Mais ce n’est pas tout… Si l’hydrogène est au cœur des réflexions stratégiques, une offre H2 a visiblement d’ores et déjà été anticipée et réfléchie pour octobre, mais elle restera « dépendante de la disponibilité des véhicules » embarquant des piles à combustibles à hydrogène, comme c’est le cas du Master Van E-Tech H2 que nous avons essayé avec Hyvia. Une duplication des applications pour VUL électrique est donc envisageable et envisagée pour les VUL roulant à l’hydrogène… Affaire à suivre donc !
(Voir aussi notre dernier interview réalisé auprès de la société France-Cadenas, au sujet non pas de la transition énergétique mais de la sécurité des VUL).