Gigafactory ACC : la production de batteries en plein essor

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Fin mai, l’inauguration de la première gigafactory de batteries d’Automotive Cells Company (ACC) dans les Hauts-de-France et donc dans l’Hexagone marquait une étape importante dans le sillon de la transition énergétique. Tout en sachant qu’ACC a été fondée en 2020, on retrouve au coeur du projet trois grands noms de la mobilité : Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz.

Il serait long et fastidieux de présenter dans les détails ces trois acteurs. D’autant que nous avons régulièrement eu l’occasion d’évoquer leurs actualités sur MyUtilitaire. Il faut néanmoins noter la complémentarité des parties. Elles apportent chacune leur pierre à un édifice vert. Celui qui, petit à petit, fait gagner aux énergies durables du « terrain ».

Stellantis opère en tant que leader de l’électrification et, plus largement, des innovations écoresponsables dans le segment automobile. Mercedes-Benz accorde une place toujours plus importante aux alternatives « propres », visant comme beaucoup une sortie du thermique dans les années à venir. Quant à TotalEnergies… elle a dû négocier un virage hors-du-commun, amenée à repenser sa gestion et sa distribution des ressources.

Alors, comment se matérialise et s’organise ce fameux chantier commun ? Que sait-on à ce stade ? Il est temps d’ouvrir les portes de la gigafactory.

Une gigafactory : qu’est-ce que c’est ?

« Factory » signifie « usine ». On pourrait donc penser que le terme s’applique à toutes sortes de fabriques. En réalité, non. Il est très rare que nous l’employons en dehors du segment qui nous intéresse ici.

Ce mot renvoie à de très larges complexes, dont l’activité principale consiste à fabriquer des batteries et/ou à assembler des véhicules électriques. Notons, pour l’anecdote, que c’est la fameuse firme Tesla qui a popularisé cette appellation. L’entrepreneur Elon Musk est réputé pour voir les choses en grand. Et les zones de production nées sous sa supervision n’échappent pas à la règle du gigantisme. À Berlin, par exemple, le site recouvre environ 1 million de kilomètres carrés (les sources divergeant quant à la donnée exacte). De quoi faire naître une belle quantité de véhicules électriques, n’est-ce pas ?

Au demeurant, une « philosophie » particulière sous-tend l’effort de production fourni sur place. Une gigafactory est prévue pour produire des batteries haute performance à grande échelle, autrement dit massivement et rapidement ; tout en respectant les normes de sécurité et sans perdre de vue le souci de qualité.

En l’occurrence, sur le site de Billy-Berclau/Douvrin, ce sont des accumulateurs haute performance qui se trouvent au cœur des préoccupations.

Une capacité de production destinée à évoluer

C’est une dynamique progressive qui doit s’installer. Un rythme correspondant à la croissance des besoins d’une part ; aux progrès et possibilités technologiques d’autre part.

À l’occasion d’un communiqué récent, Stellantis évoquait la feuille de route suivante : « Cette gigafactory contribuera à l’objectif de Stellantis d’atteindre une capacité de fabrication de batteries de 250 GWh en Europe d’ici 2030, et permettra à l’entreprise de poursuivre sa mission, à savoir offrir une gamme complète de technologies de batteries pour répondre aux besoins variés de sa clientèle ».  Une clientèle de particuliers mais aussi de professionnels !

Ces perspectives se situent au niveau macro. À l’échelle du site fraîchement inauguré, on parle d’une « capacité de production initiale de 13 gigawatt-heure (GWh), qui passera à 40 GWh d’ici 2030 ».

Malheureusement, il serait utopique (en l’état) d’envisager un processus 100% dénué d’émissions carbone. La firme promet, cela dit, de minimiser autant que possible l’empreinte. Avec une musique d’avenir en fond ; celle d’une neutralité carbone à horizon 2038. Autrement dit, d’ici là, chaque impact environnemental devra être compensé.

« Dès le début de ce partenariat en 2020, nous avons convenu d’un calendrier mondial ambitieux pour développer des batteries de véhicule électrique en mesure d’alimenter notre plan d’électrification, » a déclaré Carlos Tavares, CEO de Stellantis. « Stellantis contribue activement à la transition vers l’électrification en Europe grâce à des solutions de pointe pour les véhicules électriques, et soutient le rôle essentiel de la France vers un avenir durable. Je félicite toutes les personnes impliquées chez ACC, car ensemble nous sommes en train de construire une alliance forte pour renforcer la compétitivité de l’Europe. »

Mais revenons-en aux batteries en tant que telles. Quels sont les atouts de ces nouvelles unités ?

Des batteries « haute performance », pour des véhicules électriques toujours plus attrayants

Malgré les avantages verts que représentent les véhicules particuliers et les véhicules utilitaires 100% électriques, le public ne change pas facilement ses habitudes. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, les véhicules thermiques restent en tête – et très largement selon les secteurs.

Les grands noms du domaine l’ont compris. Afin de réussir la transition énergétique, de tenir les délais, il est crucial d’optimiser l’offre. Dans les « coulisses », les chercheurs, les scientifiques ne cessent de chercher des formules équilibrées, gages de fiabilité et de durabilité.

Grâce à leurs efforts soutenus, « les chimies de batterie évoluent continuellement ». Stellantis et ses partenaires suivent le progrès technique très attentivement. Il est notamment question de donner leur chance à des sources d’énergie innovantes et prometteuses : « les batteries à électrolyte solide de Factorial et les batteries Lithium-Soufre de Lyten » sont deux exemples cités par le Groupe.

Quand la formation vient en renfort

Ce n’est pas tout. Résolument déterminé à généraliser la fabrication et l’emploi des batteries, Stellantis consacre à ses collaborateurs volontaires un programme de formation dédié. Il s’agit du « Battery Training Center de Douvrin » sur lequel nous reviendrons dans un prochain article. Cela consiste en un « cursus de 400 heures », entièrement organisé autour des sources d’énergie nouvelles ; de ces accumulateurs qui acquièrent une légitimité toujours plus grande.

Avec, encore une fois, la poursuite de quelques objectifs chiffrés. Parmi eux, une projection d’effectif : « d’ici 2025, au moins 600 salariés rejoindront l’usine de fabrication de batteries » pour une véritable montée en compétence.

Inauguration de la nouvelle gigafactory à Douvrin : et ensuite ?

Nous voilà face à une opération de grande envergure. Elle fait la part belle aux compétences les plus variées, en laboratoire comme au cœur des fabriques. À la clé, une modification profonde de la mobilité française, européenne… et mondiale.

En Europe, il est question « d’atteindre 100% des ventes de véhicules électriques (BEV) pour les voitures particulières en Europe et 50% des ventes de BEV pour les voitures particulières et les pick-up aux États-Unis d’ici 2030 ».

La neutralité carbone est-elle pour demain ? Certes non. Pas plus que le verdissement massif des moyens de transport. Pour autant, si l’on ose invoquer l’expression populaire, Rome ne s’est pas faite en un jour. Il faut concilier faisabilité et ambition. Stellantis semble à l’aise dans cet exercice.

D’ici la fin de la décennie, ce sont tout de même plus de 75 véhicules électriques, toutes marques sous la houlette de Stellantis confondues, qui devraient circuler sur les routes internationales. Un nombre que l’on n’aurait même pas imaginé en rêve, il y a une poignée d’années en arrière seulement.

Pour notre part, nous vous invitons par exemple à lire l’essai du Peugeot e-Partner 100% électrique et à découvrir ou redécouvrir les 12 nouveautés Stellantis (Citroën, Fiat Professional, Opel, Peugeot) de cette fin d’année !

Dans tous les cas MyUtilitaire suit le dossier de près. D’autant que deux autres gigafactories rejoindront le paysage industriel européen prochainement en Allemagne et en Italie à proximité des sites industriels de Stellantis.

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