Reportage au cœur du premier électrolyseur Hyvia à Flins !

Hyvia-flins

Au début du mois, notre site MyUtilitaire a eu le privilège d’être parmi les premiers à se rendre à l’usine Hyvia de Flins, non loin de Paris, pour y découvrir son premier électrolyseur, que nous vous avions annoncé quelques semaines plus tôt.

Depuis sa création en 2021, on peut dire que Hyvia avance vite, très vite même. Si en octobre dernier, la marque parlait encore au futur de l’arrivée de son premier électrolyseur… C’est donc désormais chose faite ! Ceci dans un contexte de transition énergétique –on ne peut plus d’actualité- avec en parallèle la poursuite du développement de l’écosystème hydrogène dans l’usine via la montée en cadence des lignes d’assemblage et de test des piles à combustible…

Et ce sont précisément Laurent Bodenez, Responsable Infrastructures et Utilités Manufacturing Hyvia et Olivier Cormier, Directeur Manufacturing & Supply Chain Hyvia, qui auront joué nos précieux guides le temps d’une matinée. Chaussures de sécurité aux pieds, nous démarrons la visite par l’électrolyseur puis les lignes d’assemblage et de test. De quoi se rendre compte par nous-mêmes combien Hyvia constitue une aventure ambitieuse avec un triple enjeu : humain, technologique et industriel. Avec autant de priorités à toutes les étapes : sécurité, respect de l’environnement et qualité.

Hyvia : une aventure humaine

Accueillie par Henrique Pacheco, Fuel Cell Workshop Manager Hyvia, la rédaction a pu croiser et échanger avec d’autres collaborateurs qui ont tous en tête et à cœur le même objectif : le déploiement de solutions complètes pour la mobilité hydrogène.

A lui seul déjà, le défi de la pile à combustible relève d’une aventure humaine. En cela les équipes d’ingénieurs et les opérateurs de l’usine de Flins se préparent aux défis ambitieux de l’écosystème hydrogène. Tous ont suivi des formations dédiées pour acquérir l’expertise nécessaire à l’assemblage et au test d’une pile à combustible. Il en va de même pour le fonctionnement de l’électrolyseur.

De plus s’agissant d’une joint-venture entre Renault Group et Plug Power, vous imaginez bien la valeur de la complémentarité des compétences des équipes opérationnelles, et leur rôle crucial dans le succès d’Hyvia. Réussir à réunir les expertises de l’acteur majeur de l’industrie automobile et celles du leader mondial de solutions pour l’hydrogène et les piles à combustibles, semble être la clé.

Les porte-paroles nous l’ont répété sur place « cela est rendu possible par la force de la collaboration d’Hyvia avec Plug Power et Renault Group ». « Le mariage fonctionne », « ils apprennent les uns des autres ». D’ailleurs, nous avons personnellement été témoins de la bonne cohésion qui règne entre toutes les équipes.

Hyvia : une aventure technologique

Sans rentrer dans des détails trop techniques, retenez aussi le défi technologique autour de l’hydrogène.

Si la pile à combustible est basée sur la technologie éprouvée et durable de Plug Power, sachez qu’elle réunit des flux d’air et d’hydrogène. De quoi générer une belle puissance électrique et une autonomie augmentée parfaite pour la mobilité des professionnels. Comme c’est déjà le cas au volant du Master Van H2 -Tech, que nous avions essayé aux Pays-Bas et dont nous vous reparlerons en conclusion. Le fourgon affichant plus de 400 km d’autonomie.

Concernant l’électrolyseur livré à Hyvia début avril, il embarque là encore, la technologie de son actionnaire Plug Power. Et c’est ici que « tout se passe ». En embarquant littéralement « au cœur de la machine » avant sa mise en route, nous y avons découvert outre le réseau en toiture raccordé à l’usine, tout le nécessaire pour assurer la production d’hydrogène entre : les auxiliaires (traitement de l’eau, air comprimé…), le refroidisseur, les séparateurs de fluides et gaz (oxygène, eau, hydrogène) ou encore la salle de commande et de contrôle avec des écrans dignes de ceux d’un pilote d’avion.

Le principe, s’il fallait l’expliquer en quelques mots, est défini par Hyvia comme suit : l’électrolyse à membrane échangeuse de protons (Proton Exchange Membrane) est une méthode de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau (H2O). Celle-ci consiste à séparer hydrogène (H2) et oxygène (O) avec de l’électricité bas carbone.

Usine hyvia flins 1 - reportage au cœur du premier électrolyseur hyvia à flins !

Techniquement cet électrolyseur jouit d’une puissance de 1 MW et prévoit une capacité de production maximum de 400kg d’hydrogène vert par jour, de quoi tester plus de 1000 piles à combustible sur une période de 12 mois. Un chiffre qui dépendra de la croissance du business sachant qu’à terme Hyvia mise sur un retour sur investissement via des usages internes pour l’usine et via des clients acteurs de l’hydrogène.

Hyvia : une aventure industrielle

Avec Hyvia, on peut ici parler d’ancrage français pour la mobilité hydrogène en Europe. Et pour cause, c’est bien la France et plus précisément l’Ile de France et les Yvelines qu’Hyvia a choisi pour s’implanter.

Avec à chaque année une date clé ! Ainsi , en mars 2022, neuf mois seulement après sa création par Renault Group et Plug Power, la marque inaugurait les plus de 3000 m2 de son usine pilote, homologuait son Master Van H2-Tech et démarrait alors l’assemblage (complexe nous dit-on, mais y reviendrons) et le test de piles à combustibles pour en garantir la qualité et la sécurité. Cela marquait alors la première étape d’un projet industriel plus vaste…S’en suit aujourd’hui la production d’hydrogène bas carbone avec le fameux électrolyseur évoqué plus haut !

Approcher en complément les lignes d’assemblage et de test des piles à combustible, aura également été une opportunité inédite pour la rédaction MyUtilitaire. L’occasion de vous résumer leur fonctionnement. Telle une « recette » à suivre, les opérateurs assemblent manuellement (low-tech) et minutieusement les différents sous-ensembles de la pile reçus de la part de Plug Power, tandis que l’aide au contrôle qualité géré par des caméras et écrans se veut plus high-tech et assure au passage la traçabilité.

Pleinement assemblée, la pile est ensuite montée sur un chariot. S’en vient la phase de remplissage avant de passer sur la ligne de test. Est alors vérifié (deux heures durant sur ces bancs de tests) le bon fonctionnement de la pile entre : équilibrage, température, ampérage…Les capteurs de sécurité jouent également leur rôle pour prévenir toute fuite d’hydrogène.

Dans le top 3 des priorités : sécurité, respect de l’environnement et qualité

Parmi les axes prioritaires basés sur les meilleures pratiques, il y a bien sûr la sécurité, le respect de l’environnement et la qualité. C’est en tout cas les 3 points sur lesquels Hyvia aura insisté lors de notre visite guidée.

La partie sécurité est « gigantesque » car c’est la première fois que l’on a de l’hydrogène en présence sur un site Renault. En amont, de nombreux audits ont donc eu lieu par le Bureau Veritas ou encore l’Apave, spécialise de la maîtrise des risques. Parmi les exigences réglementaires, il y avait initialement celle de l’emplacement, avec une délimitation en « zone avec atmosphère explosive » et le bon éloignement vis-à-vis des autres bâtiments. En pratique et pour accéder dans ce périmètre, les opérateurs de maintenance se doivent de badger l’accès ; seul le personnel qualifié étant autorisé à pénétrer à l’intérieur.

Concernant l’environnement, de nombreuses études d’impact ont également été menées en amont. Sachant que l’électrolyseur a une résonance acoustique, des modélisations avec les décibels qui se reflètent sur la paroi, ont par exemple passé tous les tests pour en limiter les effets.

Côté qualité, du fait de l’application automobile via l’expertise Renault sur le Van, c’est la question de la traçabilité des piles – grâce à la mise en place d’outils digitaux – qui est en jeu. De même que la performance, la durabilité ou le taux de panne.

Une fois ces critères de sécurité, respect de l’environnement et qualité cochés, interviennent alors les questions de planning et de budget. Deux composantes également importantes à prendre en compte sur des projets d’une telle envergure.

Conclusion de notre reportage à Flins

MyUtiliaire mesure sa chance d’avoir pu se rendre « au cœur » de l’électrolyseur et d’avoir pu visiter les lignes d’assemblage et de test de la pile à combustible. Une plongée dans un univers ultra-technique et complexe mais que nous avons voulu, ici, rendre accessible et compréhensible !

MyUtilitaire ne manquera pas de vous informer des prochaines actualités d’Hyvia, qui en l’espace de 2 ans s’illustre sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production de la molécule H2 jusqu’au véhicule qui roule. D’ici là, n’hésitez pas à découvrir ou redécouvrir notre essai du Master Van H2-Tech, qui (rappelons-le) est un grand fourgon zéro émission alliant volume de chargement (12m3), autonomie étendue (400km) et temps de recharge optimal (5 minutes). Pensé pour les professionnels, il est (soulignons-le pour terminer) doté d’une réserve totale de 6,4 kg d’hydrogène à 700B.

Usine hyvia flins 2 - reportage au cœur du premier électrolyseur hyvia à flins !
Reportage au cœur du premier électrolyseur Hyvia à Flins !
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