Inauguration d’un site de production Ford 100% écoresponsable

Usine-ford-cologne

Deux milliards de dollars. Voilà la somme colossale qui a été investie par Ford (et ses partenaires/actionnaires) dans ce projet tout aussi colossal : mettre en branle une usine en accord avec les objectifs du développement durable. Comment ? Dans quelle mesure ? C’est à ces questions que nous allons consacrer ce billet.

Il faut noter d’emblée qu’il ne s’est pas agi de tout reprendre à la case départ. En réalité, c’est une zone de production déjà utilisée depuis près d’un siècle (avec plus de 18 millions de véhicules assemblés depuis 1930) qui a été rénovée. Repensée.

Voyons de quoi il retourne, que ce soit par rapport aux détails de « l’opération » ou aux enjeux internationaux en termes de mobilité.

Une usine d’assemblage « neutre en carbone » : c’est-à-dire ?

Nous n’allons pas nous lancer dans un long rappel concernant les objectifs de la transition énergétique. En quelques mots toutefois, comme vous le savez, les changements s’opèrent à tous les échelons. Les industriels, les constructeurs, les revendeurs, les utilisateurs… tout le monde est concerné par la redéfinition de notre rapport à l’énergie.

Ainsi, il serait quelque peu contradictoire qu’une usine assignée à la fabrication de véhicules écologiques… soient structurellement en retard dans le domaine.

Voilà selon quelle logique s’est mise en place l’idée d’un site de production neutre en carbone. Attention : contrairement à l’idée du « zéro émission », cela ne suppose pas une absence totale d’impact. En revanche, il est considérablement limité, et une logique de compensation est à respecter. Ce qui est délétère sur le plan écologique doit trouver son pendant positif.

Et puisqu’il n’est pas forcément aisé de se représenter le concept, d’en saisir les contours, voici quelques exemples de choix techniques et opérationnels. 

  • Au cœur de cette nouvelle configuration, il y a bien sûr l’idée de moderniser les systèmes de chauffage, les machines dévolues à l’assemblage… pour minimiser leur empreinte carbone. Depuis plusieurs années, des chercheurs de tous horizons s’affèrent à identifier des dispositifs moins énergivores.
  • S’ajoute à ces innovations l’exploitation d’une énergie « propre » : le gaz naturel et le biométhane. Il est question de privilégier absolument le renouvelable.
  • En ce qui concerne la dynamique « compensatoire », Ford s’engage notamment à favoriser la biodiversité aux abords de l’usine. Si, à première vue, la démarche n’a pas de corrélation directe avec les émissions de CO2, il y a l’idée de sauvegarder les écosystèmes. Et il ne s’agit pas que de « protéger » comme on défendrait une tourelle. Un effort de végétalisation est prévu, pour maintenir les espaces verts et la faune aux alentours en bonne santé.
  • Un accord a, en outre, été réalisé avec le « fournisseur d’énergie local ». Ce dernier « prévoit de réduire d’environ 60% les émissions liées à la fourniture de chaleur en 2026, puis d’éliminer complètement ces émissions d’ici à 2035 ». À terme, ce site de production Ford devrait d’ailleurs prendre son indépendance énergétique.
  • Enfin, de nouveaux robots cognitifs et collaboratifs, ainsi que des solutions de réalité augmentée, accompagneront les employés pour gagner en efficacité et en qualité, tout en partageant les expériences en temps réel avec d’autres usines du groupe.

Faisons maintenant un petit tour du côté de l’usine elle-même. Quels sont les projets qui lui sont rattachés ? Comment va-t-elle participer au « verdissement » de l’économie, de la consommation, plus particulièrement dans le domaine de la mobilité ?

Le « Ford Cologne Electric Vehicle Center » : pour une production à large échelle sur le continent européen

Le site de Cologne inauguré mi-juin fêtera son centenaire en 2030. Des modèles de toutes sortes y ont été assemblés, traversant des décennies de technologies et d’objectifs sociaux. À l’aube de la deuxième guerre mondiale, il va sans dire : le véhicule électrique appartenait à peine à l’imaginaire futuriste.

Mais nous n’allons pas retracer toute l’histoire de la firme. Ce que nous voulons mettre en valeur ici, c’est la manière dont Ford a trouvé un équilibre entre ce qui a fait sa force, ce qui l’a enracinée… et les nécessités de la nouvelle ère qui se dessine.

Les lieux où tout a commencé ne sont pas abandonnés, ils sont réinvestis. Désormais, ce sont les engins électriques qui se retrouvent à l’honneur. Plus de 125 hectares doivent permettre la production intensive des modèles écoresponsables.

« Le Centre de Cologne, neutre en carbone, est une vitrine majeure de l’industrie automobile pour le passage de la fabrication automobile traditionnelle à la production de véhicules électriques », aime à souligner Martin Sander, Directeur Général de Ford Model-e Europe.

À la clé, il est question de lancer une « nouvelle génération de véhicules électriques en Europe ». On pense notamment à l’Explorer 100% électrique, qui ouvrira le bal. Il est également question d’un « crossover sportif » du même acabit, à propos duquel Ford n’a pas donné plus de détails.

Une capacité de production à la hauteur des ambitions nourries

Dans le communiqué de presse concernant l’inauguration de l’usine, Ford évoque une « capacité de production annuelle de 250 000 véhicules électriques ». De quoi faire circuler généreusement les grands pontes du constructeur : la Mustang Mach-E, le F-150 Lighning ou encore l’E-Transit, dont nous avons plusieurs fois eu l’occasion de valoriser les caractéristiques sur MyUtilitaire.

Pour y parvenir, nous l’avons mentionné au début, le géant de l’automobile a dû débloquer des moyens très importants. Une affirmation qui tient presque de l’euphémisme, puisque la remise à niveau du site a demandé « l’investissement le plus important de l’histoire de l’entreprise dans l’usine Ford de Cologne ».

Difficile, face à cette information, de reprocher à Ford une inertie face aux enjeux verts. Ses efforts ininterrompus permettent, en outre, de générer et de conserver des emplois d’une grande diversité.

Des décisions et démarches qui dépassent le contexte européen

Nous avons focalisé nos explications sur le site de Cologne, car il se retrouve sous le feu des projecteurs. Pour des raisons aussi symboliques que pratiques, Ford choisit pour rampe de départ le lieu où tout a commencé.

Mais il n’est évidemment pas question de « réserver » ce changement de cap au territoire européen (voir aussi notre article sur l’usine d’Oakville au Canada). La démarche de Ford se veut globale, entière, et concerne tous les aspects de ses services.

Dans les mois et années à venir, nous aurons nécessairement d’autres annonces à publier dans ce sens. À l’instar de ses concurrentes, la marque allemande a compris que les véhicules, quels qu’ils soient (véhicules utilitaires légers, voitures particulières, SUV…) prenaient un nouveau virage. Un virage écoresponsable, donc.

Retrouvez aussi notre dossier inspiré de l’approche de Ford Pro autour de la question : « Comment réconcilier écologie, économie et logistique » ?

Inauguration d’un site de production Ford 100% écoresponsable
Retour en haut