Dossier : tout savoir sur les dispositifs de retenue de charge

Chez MyUtilitaire, nous vous invitons à découvrir l’actualité des véhicules utilitaires au quotidien. Il s’agit de mettre en avant les innovations techniques et technologiques qui se succèdent de manière particulièrement effrénée depuis quelques années. Sachant qu’en filigrane, une notion reste essentielle, indétrônable, précieuse : la sécurité. Les professionnels doivent pouvoir compter sur des dispositifs fiables et robustes. Le présent dossier va se concentrer sur une question récurrente à cet égard : comment sécuriser les chargements transportés ?

Il faut d’emblée apporter une précision. Contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, il ne s’agit pas uniquement de protéger l’intégrité du matériel, des objets, des denrées acheminées. Un déplacement brutal, suite à un freinage par exemple, peut occasionner un basculement du chargement.

Si les biens restent à l’arrière du véhicule, les risques (par là-même les conséquences) sont limités. Mais si une chute survient, chauffeur et autres usagers de la route peuvent être déstabilisés. Dans le pire des cas, un accident se produit. Cela vaut aussi pour les poids lourds, évidemment ; mais nous allons nous concentrer sur les VUL ; c’est notre spécialité.

Alors, comment optimiser ces phases de transit ? En 2024, quels sont les bons réflexes à adopter pour exercer une activité routière en toute sérénité grâce aux différents dispositifs de retenue de charge ? Il est temps d’approfondir le sujet.

Qui est concerné par le devoir de sécurisation des chargements ? La question de la responsabilité

La sécurisation des charges au sein des véhicules utilitaires légers (VUL) est une responsabilité imputable au chauffeur-livreur. Quoique cette affirmation mérite d’être nuancée. Dans certains cas, prévus par le Code des Transports, le poids de la faute est « transféré » au mandataire et/ou à l’entité qui a donné l’ordre initial.

C’est notamment possible si le donneur d’ordre a empêché les vérifications d’usage, exhortant le transporteur à exécuter la tâche rapidement, ou le privant des moyens permettant ces vérifications. Mais revenons-en à des considérations plus générales.

Les responsabilités du chauffeur-livreur vis-à-vis du chargement

En temps normal, ces professionnels, les chauffeurs-livreurs donc (et acteurs équivalents), doivent veiller à ce que le chargement soit :

• correctement positionné. Autrement dit, les biens doivent être disposés de manière à maintenir l’équilibre du véhicule. Le manutentionnaire répartira uniformément le poids et évitera les surcharges. Un manque de stabilité peut être à l’origine d’une complication.
• solidement arrimé. Utiliser les équipements requis, tels que les sangles, filets ou encore les barres de retenue permet de maintenir les charges en place. Nous reviendrons sur cet aspect dans quelques paragraphes.
•  protégé contre les dommages. Pour sillonner les routes sans se mettre en danger, il faut anticiper les chocs et autres vibrations durant le transport. C’est là qu’interviennent, salvateurs, les précieux matériaux amortisseurs. Qu’elle soit particulièrement fragile ou non, une marchandise mérite une vraie protection.
• vérifié avant chaque départ. Effectuer une inspection complète du chargement avant de commencer le voyage n’a rien de facultatif. Bien au contraire, elle s’impose quelle que soit la durée du trajet.
• conforme aux réglementations en vigueur. Il ne faut pas seulement « faire »… mais bien faire. La sécurisation répond à des normes précises. Les différentes entités gouvernementales ont élaboré un cadre concernant le poids et les dimensions des charges transportées. Lors des missions à l’international, renseignez-vous sur les spécificités locales.

Si les différentes prescriptions paraissent contraignantes, elles ont généralement du sens et une raison d’être. Elles résultent de différents constats, et visent à améliorer constamment le bien-être et la sécurité des usagers. Et ce n’est pas la seule raison à invoquer.

Pourquoi sécuriser parfaitement ses chargements ? Des enjeux sécuritaires… mais pas uniquement

Commençons par la raison la plus évidente, que nous avons déjà mentionnée : transporter les marchandises et les équipements précautionneusement, c’est limiter considérablement les risques d’accidents. Lorsque les charges ne sont pas embarquées avec prudence, le centre de gravité du VUL peut être modifié. Si la différence est légère, on ne la ressent que très marginalement. Toutefois, si le décalage est significatif, il en vient à affecter la stabilité et la maniabilité du moyen de transport.

Les VUL (ou plutôt ceux qui les conduisent !) doivent donc rester des émissaires prudents, et atteindre leurs objectifs diligemment. En prenant toutes les mesures nécessaires, ils apportent les garanties suivantes, en plus de l’aspect sécuritaire.

Au-delà de la sécurité routière, quelles sont les conséquences potentielles d’un chargement inadéquat ?

• L’état de l’engin peut être altéré. Il faut rappeler qu’un dispositif automobile, dans le sens large du terme, ne fonctionne pas grâce à une intervention indépendante de pièces reliées les unes aux autres.  À l’instar du corps humain, le dysfonctionnement d’un élément peut impacter celui de ses « voisins ». Par exemple, excessivement sollicités, les freins pourraient perdre en efficacité, y compris sur la durée. Il en va de même pour les suspensions ou les pneus. Ainsi, même s’il n’y a pas de conséquence directe, l’usure du VUL s’accélère.
• Vous pourriez compromettre la confidentialité des opérations. Parfois, transporter des biens, c’est faire circuler des informations. Si les biens chutent suite à une mauvaise sécurisation, vous entraînez leur exposition.
• Cela nuit à votre productivité. Chaque arrêt découlant d’un décrochement perturbe votre emploi du temps. Les entreprises qui souhaitent rester efficace et compétitives veilleront à prendre totalement soin du chargement.
• Une contravention peut vous être infligée. En cas de contrôle, et même si aucun incident n’est survenu, vous risquez une sanction pour non-respect des normes. La logique est similaire à celle d’une amende pour non-port de la ceinture de sécurité. La prévention se trouve au centre des préoccupations.

À ce stade du dossier, nous avons évoqué le « qui ». Le « pourquoi » nous a également occupés. C’est au « comment » que la troisième partie va maintenant se consacrer. Quelles sont les options à votre disposition pour livrer ou déplacer vos cargaisons ?

Transport par VUL : comment sécuriser les chargements efficacement ?

De très nombreuses méthodes et une pléthore d’équipements aident à protéger les biens lors d’un acheminement. Voici ceux qui se distinguent particulièrement, et qui permettent d’aborder les trajets pros sereinement.

Les cloisons de séparation 

Les cloisons de séparation correspondent, comme vous le savez, à des structures incontournables installées entre la cabine à l’avant et la cellule de chargement à l’arrière.

Fondamentalement, elles servent à compartimenter l’espace intérieur du VUL en question, stabilisant et isolant les biens transportés par la même occasion. Voilà de quoi prévenir le mouvement brusque et indésirable des charges et des différents objets convoyés; celui qui pourrait sans ça venir perturber le conducteur.

Disponibles sous des formes très diverses, ces cloisons protectrices peuvent être fixes ou modulables, pleines, vitrées ou grillagées. Au moment de faire votre choix, certains critères comme la quantité et le type de fret sont à considérer.

Sur le plan logistique, certaines cloisons disposant d’une trappe optionnelle (comme c’est le cas sur la gamme VU Stellantis, chez Ford ou encore Toyota) vous apporteront également satisfaction. Vous bénéficierez d’une meilleure capacité d’emport, en longueur notamment, et multiplierez alors les opportunités de transport (échelle, poutres, tuyaux…).

Les points d’arrimage

Les points d’arrimage jouent, à leur tour, un rôle essentiel. Ils servent à fixer solidement la charge via un jeu de sangles, de chaînes, ou encore de filets. Ces points sont élaborés de manière astucieuse en amont, pendant la production, pour résister à toutes sortes de tensions.

Il convient de les disposer à des intervalles stratégiques autour du plancher et des parois du VUL. Sachant que même bien en place, ils méritent de régulières vérifications. Et pour cause : au fil du temps, même si vous les entretenez très sérieusement, ils perdent en efficacité. S’impose alors un remplacement.

Les barres de retenue

Les barres de retenue font preuve d’une belle flexibilité. Elles contribuent à caler et maintenir des objets de formes, de tailles très éclectiques. Un chauffeur-livreur peut décider de les positionner horizontalement ou verticalement, selon ce qui lui paraît pertinent.

Vous gagnerez grandement à employer ce type d’équipement si les chargements ne remplissent pas complètement l’espace de transport. Grâce à elles, des zones de contention spécifiques sont créées. Vous pouvez alors compter sur un maintien ferme de ce qui est transporté.

Ce trio existe depuis plusieurs décennies, même s’il s’est affiné progressivement. En parallèle, des technologies avancées, sophistiquées, ont été élaborées. MyUtilitaire tient à vous les présenter.

La technologie au service du transport des chargements : ces moyens innovants

Si vous parcourez régulièrement nos publications, vous l’avez remarqué : en termes d’assistance à la conduite, les constructeurs rivalisent d’ingéniosité. Ils mettent au point des appareils intelligents, répondant aux besoins modernes avec acuité.

Le domaine de la sécurisation des objets et marchandises transférés par des transporteurs avisés bénéficie lui aussi de certaines nouveautés.

• Les témoins de surcharge. Certes, ils ont déjà un bel historique, et n’ont pas attendu la 4G pour émerger ; toutefois, ils se révèlent de plus en plus pratiques et précis. Une batterie de capteurs, positionnés dans les essieux ou au creux des systèmes de suspension, donnent à mesurer le poids total chargé. Si ce dernier dépasse la capacité autorisée (une donnée variable, naturellement), des signaux visuels et sonores alertent le conducteur. De nos jours, plusieurs applications et autres solutions connectées délivrent des notifications dédiées. L’usager bénéficie de renseignements concrets, et peut/doit intervenir conséquemment.

• Les systèmes de surveillance intégrés. L’intégration de caméras et de capteurs autour ainsi qu’à l’intérieur du compartiment dédié au chargement garantit une surveillance continue de l’état des marchandises. Les mouvements anormaux, les déplacements indésirables sont rapidement détectés. Là encore, l’essor du digital a décuplé les possibilités. La retranscription des images, instantanée, ne laissent plus de place à l’approximation. Cela aide significativement l’opérateur lors de ses interventions.
• Les écosystèmes destinés à la gestion des flottes par GPS. En l’occurrence, on sort du cadre strict de l’acheminement. À distance, certains collaborateurs peuvent suivre les chauffeurs-livreurs et leur comportement. Sachant que l’idée n’est pas (nécessairement) de contrôler la qualité du travail effectué. N’étant pas directement assigné au transport, le régisseur exploite les informations avec tout le recul nécessaire. Dès lors, ce n’est pas une intelligence artificielle, mais un collègue qui va donner l’alerte s’il remarque des circonstances suspectes. Sachant que les métiers du domaine routier demandent beaucoup de concentration, ce type d’aide marque grandement la différence.
• Pour finir, il existe des solutions d’ajustement automatique. À l’heure actuelle, cela implique un investissement conséquent. Toutefois, les avantages sont évidents : l’ordinateur est amené à intervenir directement, ajustant la dynamique de conduite en cas de risque détecté. Par exemple, si un mouvement suspect est repéré, ce système complexe va s’appliquer à moduler le contrôle de traction. Cela passe, entre autres, par une réduction de la puissance moteur. Ou par un freinage ciblé, visant à rétablir l’adhérence des pneus.

Sécurisation des chargements lors d’un déplacement : la préparation, cette étape indispensable

Quoi qu’il en soit, la précipitation et la sécurisation ne font pas bon ménage. Pour faire votre travail au mieux, rien ne vaut une préparation minutieuse. Prenez en compte tous les facteurs induits : le type de marchandises en transit, les limites du VUL conduit, la nature des routes à sillonner…

Bien que la technologie ne cesse de se développer, la force humaine doit rester alerte. À chaque nouvelle mission confiée – sauf exceptions précitées – le chauffeur-livreur assume plusieurs responsabilités. Il doit sécuriser les marchandises, tout en gardant la sécurité routière en ligne de mire.

Il vaut mieux imaginer le pire. Ainsi, vous maximisez vos chances d’accomplir le meilleur ! Le freinage, les virages, les potentielles accélérations… tout cela peut compliquer (voire compromettre) le bon déroulement des opérations.

Sachant que cette publication n’a pas été conçue dans une optique de moralisation. MyUtilitaire n’entend pas vous faire la leçon ! En revanche, nous avons compilé ici quelques recommandations, adaptées et adaptables à un large panel de situations.

Nous vous souhaitons un plein succès lors de vos déplacements. Et si autour de vous, certains transporteurs n’ont pas encore assimilé ces principes, un peu de prévention devrait rétablir la situation. Vous avez maintenant tous les outils en main pour assurer vos livraisons sans encombre et forger vos conseils !