Si l’on entend de plus en plus souvent parler d’éco-conduite, cette pratique ne se limite pas aux particuliers. Elle concerne en effet également le cadre professionnel. Nous verrons dans ce nouveau dossier traité par la rédaction MyUtilitaire que les entreprises d’aujourd’hui se doivent d’inculquer les « bons réflexes » à leurs collaborateurs, comme par exemple auprès de leurs chauffeurs-livreurs.
Limiter son impact environnemental en adoptant une conduite plus souple et moins énergivore tout en sachant appréhender les facteurs influant sur la consommation énergétique, voilà tout l’art d’une conduite écoresponsable.
Mais afin de sensibiliser et responsabiliser leurs salariés pour qu’ils deviennent de véritables ambassadeurs de l’éco-conduite, notamment au volant de leur VU, la loi impose aux entreprises de passer par la case formation. Avec à la clé bon nombre d’avantages, notamment économiques mais aussi d’image. Place aux explications.
Qu’entend-on par éco-conduite ?
Dans cette première partie, prenons le temps d’introduire le terme d’éco-conduite. S’il ne vous est pas inconnu (ou qu’il vous est peut-être même déjà familier), c’est parce qu’il est devenu courant dans notre langage, que ce soit dans notre entourage professionnel, personnel ou même dans les médias. Cependant, il nous semblait important de le redéfinir ensemble afin de démarrer ce dossier sur de bonnes bases.
L’éco-conduite – également souvent traduite par conduite éco-citoyenne – revient à adopter au volant un comportement respectueux de l’environnement. Plusieurs gestes incontournables (sur lesquels nous reviendrons dans le prochain paragraphe) constituent cette méthode spécifique et permettent alors de réduire l’empreinte environnementale d’un conducteur comparé à un autre. Dans le cadre d’une entreprise, c’est alors de l’empreinte carbone de la flotte dont il sera question.
En bref, selon un porte-parole de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, on peut définir l’éco-conducteur comme étant un pilote, qui plutôt que de faire “ ronfler ” son moteur, sait faire en sorte que celui-ci « donne son maximum d’efficacité pour une moindre consommation ». Et vous dans quelle catégorie de conducteur vous placeriez-vous, sachant qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ?
Les 10 gestes incontournables en éco-conduite
En pratique donc, l’éco-conduite s’illustre par l’adoption d’une conduite douce et fluide en toutes circonstances. Cela passe par certains gestes ou réflexes au quotidien, qui s’avèrent relativement simple à appliquer (il faut le reconnaître). À condition toutefois d’y penser et de faire l’effort de s’y tenir dans la durée.
Dans cette deuxième partie, nous avons ainsi répertorié les 10 gestes principaux qui feront de vous un « éco-conducteur » tant dans vos trajets personnels que dans vos itinéraires d’ordre professionnel pour vous déplacer chez un client ou vous rendre chez un fournisseur. Quel que soit votre modèle d’utilitaire – petit, moyen ou grand, transformé ou non – ayez en tête de réaliser à :
- Préparer et planifier votre trajet à l’avance, via le système de navigation, pour aller d’un point A à un point B par le chemin le plus court et/ou le plus rapide. Cela permettra d’éviter les détours.
- Éviter les démarrages à plein régime en début de parcours, autrement dit lorsque votre véhicule est froid. De même, éviter les accélérations trop franches dans la circulation, dans le but d’économiser votre carburant.
- Réduire sa vitesse d’environ 10km/h par rapport aux limitations autorisées, comme rouler à 120 km/h au lieu de 130km/h sur autoroute.
- Changer les vitesses en douceur (pour les possesseurs de boîte mécanique) et éviter le surrégime en passant systématiquement le rapport supérieur dès que possible.
- Anticiper les ralentissements dans la circulation et anticiper de ce fait les freinages en favorisant l’utilisation du frein moteur plutôt que celle de la pédale de frein.
- Penser à éteindre le moteur pour les arrêts d’une durée supérieure à 30 secondes ou les arrêts prolongés (pour les non-possesseurs de la technologie Start & Stop). Ne jamais laisser le moteur tourner inutilement.
- Entretenir régulièrement votre véhicule. Vérifier par exemple la pression des pneus chaque mois ou se fier à votre indicateur de pression des pneus, si votre VU en est équipé. Un sous-gonflage ou une usure pouvant entraîner une augmentation de la consommation de carburant.
- Ne pas abuser de la climatisation à basse vitesse. Ouvrir les fenêtres est une meilleure alternative, le but étant de réduire l’écart de température entre l’habitacle et l’extérieur le plus possible.
- Retirer les charges superflues de types galeries de toit ou tout autre aménagement ou accessoire extérieur, lorsqu’ils ne sont pas utilisés au niveau du chargement pour éviter toute surconsommation.
- S’équiper idéalement d’un « régulateur de vitesse », cette aide à la conduite qui invite à maintenir une vitesse constante et permet d’éviter toute surconsommation.
Autant de conseils, techniques et de recommandations à suivre, qui peuvent faire toute la différence à court, moyen et long terme…
Quels sont les principaux intérêts et avantages de l’éco-conduite ?
L’éco-conduite, comme nous venons de la détailler d’un point de vue pratico-pratique, s’inscrit dans une démarche multifactorielle. Celle-ci résulte de motivations à la fois environnementales, sécuritaires, économiques ou encore d’image, comme nous allons le développer dans ce nouveau paragraphe.
En effet, l’éco-conduite offre de nombreux avantages, tant pour les particuliers que pour les salariés des entreprises qu’il conviendra d’ailleurs de sensibiliser (nous reviendrons précisément sur cet aspect dans la prochaine partie).
Kilomètres après kilomètres, réduire sa consommation de carburant (principalement le diesel pour les VU puisque sa part dans le parc flirte avec les 95% comme nous l’avons évoqué dans notre dossier relatif au développement durable) et limiter ses émissions de CO2 revient d’abord à se montrer plus respectueux de l’environnement. Conduire de manière moins nerveuse, c’est ensuite se montrer plus attentif, responsable et respectueux des autres usagers avec lesquels nous partageons la route, offrant un gain de sécurité à tous avec cette attitude. En contrepartie, l’éco-conduite consiste à générer des économies à la pompe mais aussi au niveau de l’entretien (freins, embrayage…) et implique pour les employeurs de véhiculer et refléter une image plus « verte » de leur société ou enseigne !
En bref quatre pans très importants dans la vie d’une entreprise, qui se traduisent pour les gestionnaires de flottes par des économies annuelles réelles à prévoir, un meilleur bilan carbone à l’usage, une diminution du stress et du risque d’accident pour les employés et une image citoyenne valorisée et valorisante.
Pratiquer l’éco conduite revient aussi à respecter la réglementation imposée, comme nous allons le voir.
Sensibilisation obligatoire des salariés à l’éco-conduite !
Ne négligeons pas l’aspect légal de la formation à l’éco-conduite. En effet dans cette quatrième partie nous verrons pourquoi et depuis quand les professionnels doivent se plier à cette nouvelle obligation. Tout comme les formations au risque routier (sujet que nous avions également développé dans un précédent dossier à lire ou relire ici), les formations à l’éco-conduite répondent à une obligation légale en matière de santé et de sécurité au travail. Mais pas que.
Remontons à l’été 2021, qui n’est pas si loin. Définitivement adoptée à cette date par le parlement, la Loi Climat et Résilience en application, dont l’objectif de ce changement est de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur notre territoire, s’adressent aux Français en général et aux conducteurs en particulier.
Derrière la nécessité d’améliorer la qualité de l’air en ville (la pollution de l’air étant à l’origine de milliers de décès chaque année), plusieurs mesures ont été votées et certaines portent, vous l’aurez compris sur le secteur automobile. Vous connaissez déjà le concept de la vignette Crit’Air, du covoiturage, des zones à faibles émissions, du verdissement des parcs automobiles ou encore du bonus écologique. Tous jouant un rôle en faveur d’un environnement plus « respirable »…mais auxquels il faut ajouter le principe de l’éco-conduite.
En découle pour de nombreuses entreprises et collectivités territoriales cette obligation de formation à l’éco-conduite. De quoi forcer les dirigeants à revoir le comportement de leurs opérateurs au volant. Bref, diminuer l’impact écologique des véhicules utilitaires et ainsi lutter contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air, ça s’apprend. Et nombreuses sont les formations dispensées auprès des concernés, comme nous allons le voir dans la prochaine partie.
Toutefois, outre les formations, rappelons que les bonnes pratiques ou règles de conduite peuvent également s’instaurer dans chaque entreprise en communiquant sur leur propre politique automobile via la fameuse « car policy ». Ce document recense la charte de « bonne conduite » et vient renforcer l’efficacité du message.
Autre méthodologie complémentaire en interne : la présence de boîtiers connectés directement installés dans les VUL. On parle alors de télématique embarquée dans le but de collecter, remonter et traiter les données relatives à l’usage du véhicule en temps réel. Des solutions « business » de gestion de flottes comme celles proposées par Webfleet ou Free2Move, par exemples, permettent ainsi de retracer le kilométrage parcouru, la consommation moyenne, la quantité de rejets de CO2. De quoi pouvoir comparer les indicateurs et évaluer l’intérêt de l’éco-conduite et au besoin inciter les salariés à revoir et améliorer leur style de conduite.
Les VU bel et bien concernés par l’éco-conduite
Dans cette cinquième partie, faisons un dernier focus sur les formations à l’éco-conduite qui touchent les véhicules légers (VP et VU) mais aussi les poids-lourds. Une étude de l’ADEME de 2020 rapportait en effet que les transports représentaient 1/3 des émissions de gaz à effet de serre en France. 95% d’entre eux étant dus au transport routier, dont 54% attribués aux seules voitures, 21% aux véhicules utilitaires et 22% aux poids lourds. Des chiffres qui augmentent chaque année.
La formation obligatoire s’adresse ainsi aux conducteurs routiers, mais aussi aux entreprises disposant d’un parc de plus de 100 véhicules légers, sans oublier l’Etat et les collectivités locales qui gèrent un parc de plus de 20 véhicules légers.
Les utilisateurs concernés sont donc les conducteurs pros dont la mobilité est forte, à l’instar des livreurs, commerciaux, techniciens présents sur la route et en ville au quotidien. Sans pour autant oublier les agents, cadres ou le personnel assurant des déplacements professionnels de manière plus occasionnels.
Si vous surfez sur internet, nombreuses sont les formations qui existent sur le marché pour se conformer à la loi. Les modules ou stages proposés comprennent généralement des temps de formation théorique suivis de mises en situations pratiques sur simulateur de conduite ou au volant d’un véhicule. La pédagogie est le « maître mot » pour que les équipes de collaborateurs se prennent au jeu et soient pleinement sensibilisées aux enjeux de l’éco-conduite auprès de formateurs expérimentés. D’autres actions plus « évènementielles » peuvent également être organisées en externe à l’occasion de semaines dédiées à la cause, par exemple.
S’en suivra l’adoption de nouvelles habitudes, pour une conduite routière plus efficace, plus efficiente et plus respectueuse de notre planète. Alors vous aussi, si vous n’avez pas encore passé le cap, faites un geste pour l’environnement en vous instaurant de nouvelles règles de conduite (dans tous les sens du terme) !
Conclusion de notre dossier
À travers ce nouveau dossier thématique, vous avez pu parcourir les grands principes de l’éco-conduite, comme les gestes que cela implique au volant, mais aussi les avantages que cela offre aux entreprises censées sensibiliser leurs collaborateurs.
Vous l’aurez compris, au-delà de se conformer à la réglementation en vigueur en matière de santé et sécurité au travail, l’apprentissage de l’éco-conduite joue un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique en diminuant les émissions de CO2 des véhicules. Impulser l’éco-conduite confère également une prise de conscience chez les professionnels qui sillonnent les routes, toutes régions confondues. Car rappelons-le, ce sont eux (au-delà des particuliers) qui peuvent inverser la tendance et réduire leur empreinte carbone en adoptant des réflexes plus citoyens au quotidien.
Et le message résonne partout. Les constructeurs, les assureurs, les loueurs, tous se positionnent en faveur de l’éco-conduite pour accompagner la transition vers une mobilité décarbonée. Si l’on s’attarde sur leurs pages internet, chacun y va de ses propres recommandations pour guider les salariés français dans cette quête. Car au-delà de l’angle environnemental, l’éco-conduite porte aussi sur le volet économique, grâce à la réduction des coûts d’exploitation des véhicules. La dimension sécuritaire entre également en compte avec une sérénité accrue au volant.
Levier stratégique face aux enjeux écologiques de notre société actuelle et des générations futures, l’éco-conduite indique – quoi qu’il en soit – une bonne pédagogie pour réussir à ancrer les bonnes habitudes dans les entreprises de tous secteurs.
Pour finir nous pourrions souligner le fait que les véhicules hybrides rechargeables et 100% électriques, en plein boom, aient un temps d’avance sur les véhicules thermiques en termes d’éco-conduite. Cela va de soi. Pour autant, sensibiliser les conducteurs à ces nouveaux usages dans le paysage automobile est également nécessaire pour optimiser leur conduite (recharge en roulant, choix du mode de conduite,…).
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