100 000 points de recharge : un cap symbolique !

Bornes-recharge

La transition énergétique exige une coordination de pointe. C’est un (très) large bouquet de chantiers qui essaime un peu partout sur le territoire français. Des systèmes de chauffage au choix des dispositifs de production industrielle, rares sont les domaines qui échappent aux mutations, aux nouvelles réglementations, aux restrictions… Il y a aussi tout un volet pratique à considérer. Afin que les privés et particuliers de l’Hexagone soient en mesure de franchir le pas, un effort logistique est indispensable, coordonné par le secteur privé et les instances administratives. 

En ce qui concerne la mobilité électrique, les enjeux ne manquent pas. Et parmi ceux qu’il faut adresser de manière urgente, il y a la disponibilité des points de recharge électrique. Sans ces précieux points relais, la démocratisation des voitures et véhicules utilitaires écologiques est largement retardée. Certains gestionnaires de flottes se montrent encore réticents au « verdissement » de leurs moyens de transport, craignant qu’un manque de possibilités ne freine la productivité des opérateurs.

Heureusement, le rythme s’intensifie. Et c’est une bonne nouvelle que nous pouvons annoncer en ce début du mois de mai 2023 : depuis vendredi dernier, la France a atteint les 100 000 points de recharge ouverts au public. Retour sur cet accomplissement aussi symbolique que porteur !

NB: le million de points de recharge toutes localisations confondues (domicile, entreprise, espace public…) a, lui, été dépassé en 2022.

Un passage à l’électrique qui s’intensifie

Les premières années de la décennie 2020 se sont caractérisées par des ralentissements à plusieurs niveaux. Les restrictions ayant commencé à courir en mars 2020, jusqu’au début du deuxième trimestre 2022 environ, ont compromis l’avancée de plusieurs chantiers. Une fois les projets « dégelés », les budgets recalculés, il est redevenu possible de voir les choses en grand.

À ce phénomène s’ajoute une insistance toujours plus marquée, de la part des gouvernements, concernant l’urgence de la transition énergétique. La législation se fait de plus en plus sévère. À contrario, les aides financières se multiplient (voir notre Dossier relatif aux avantages fiscaux sur les mobilités électriques). De quoi convaincre certains réfractaires.

Dans ce contexte, sachant qu’il y a d’autres facteurs, le déploiement et la construction des infrastructures vertes prennent leur essor. Le mot est faible. Selon une publication officielle de l’Avere (association nationale dédiée au développement de la mobilité électrique en France), 17 000 nouvelles stations de recharge ont ainsi été raccordées au réseau national depuis le début de l’année ! On tient là un record, ne serait-ce que par rapport à 2022, qui sur l’ensemble des douze mois n’en a vu fleurir que les 2/3.

MyUtilitaire tenait à vous en faire part car au-delà de la statistique, il y a un vrai changement de paradigme qui se dessine.

Une extension des parcs de recharge au service de la transition énergétique

Malgré plus de 1,2 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation en France, il y a encore du chemin – et de la route – à parcourir avant que les véhicules thermiques ne soient totalement remplacés par des modèles 100% électriques. Pour des raisons financières, techniques et pratiques, un processus par étapes est indispensable.

L’échéancier n’est pas toujours très clair. Il dépend des organismes, des compagnies, des collectivités concernées. L’Avere projette la fin des véhicules « nourris » à l’essence ou au diesel en 2035. Cela laisse une certaine marge – toutefois, lorsqu’autant d’acteurs et d’opérations sont en jeu, mieux vaut privilégier l’anticipation.

Une chose est sûre : l’augmentation du nombre de bornes, plus globalement de stations, rend service aux conducteurs professionnels comme particuliers. Sachant que l’on parle ici, encore une fois, des infrastructures publiques.

Le cap des 100 000 points de recharge franchi : quels atouts pour les conducteurs ?

  • Comme on l’évoquait plus haut, cela limite les risques de perte en productivité. Les professionnels doivent pouvoir compter sur des points de recharge accessibles, à proximité de leurs lieux de travail – idéalement de leur domicile.

  • D’une certaine manière, cette augmentation marquée du nombre de stations contribue à la promotion de la mobilité électrique. Petit à petit, ces espaces gagnent du terrain et épousent le paysage français.

  • Les zones de recharge sont inévitablement désengorgées. Le temps d’attente s’en retrouve ainsi réduit.

  • Toutes ces nouvelles possibilités rendent un investissement dans les véhicules électriques plus attractif. Les constructeurs savent que leurs offres gagnent en flexibilité et que les clients seront moins hésitants à tenter l’expérience de la mobilité électrique.

Bien sûr, nous n’en sommes pas à la fin du parcours. Loin s’en faut. D’autres dispositifs sont déjà en cours d’élaboration et de construction. Au demeurant, la validation des « 100 000 » n’autorise qu’une satisfaction temporaire. L’effort doit se poursuivre – et le gouvernement œuvre dans ce sens.

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À venir en France : 400 000 points de recharge d’ici 2030 …

C’est un peu comme si l’Avere avait décroché son baccalauréat… mais qu’il restait encore tout un cursus d’études supérieures à réussir !

En effet, un défi de taille attend les forces logistiques et la main d’œuvre mobilisées. Le président Emmanuel Macron évoquait une ligne de mire à 400 000 espaces dédiés à l’accueil et à la recharge des véhicules en France, à horizon 2030. Le quadruple d’aujourd’hui, tout de même – cela n’a rien de négligeable.

Outre ces questions numérales, il y a tout un pan humain à prendre en compte. Les porte-paroles de l’Avere insistent beaucoup sur l’expérience des utilisateurs. La simplicité d’utilisation, la vitesse de recharge, les prix pratiqués, les options disponibles ou encore les services complémentaires proposés sur place occupent les experts tout au long de l’année.

Prolifération des stations de recharge : de nombreux paramètres en jeu

 On peut facilement sous-estimer la complexité de cette orchestration. Il ne suffit pas de faire installer quelques structures çà et là. Quand on se penche sur la desserte des routes et autoroutes par exemple, la question de la coordination avec l’international se pose inévitablement. Quelles sont les possibilités offertes au sein des pays voisins ? Les opérateurs auront-ils la possibilité de poursuivre leur trajet une fois la frontière franchie ?

Sans même aller aussi loin, selon la densité des régions, les zones industrielles elles-mêmes doivent faire l’objet de rénovations. Les entrepôts doivent pouvoir être électrifiés. Tout cela sans oublier que le concours financier de l’État a ses limites. Dilué dans le jeu subventionnaire des communes, il suppose des ajustements budgétaires, des compromis… et parfois des retards inhérents aux décisions locales.

Rien ne serait possible sans un suivi méticuleux – l’Avere opère, à ce titre, en tant qu’organisme de supervision.

Un baromètre à suivre de près pour mesurer la progression des stations de recharge publiques françaises

Nous n’allons pas dérouler une explication complète à ce propos, car nous l’avons déjà fait dans cet article. Rappelons tout de même qu’il est possible de suivre l’évolution de la stratégie grâce au précieux « baromètre national des infrastructures de recharge ouvertes au public ».

Il permet d’apprécier une vue d’ensemble, et d’identifier les régions mal (ou moins bien) desservies. L’île-de-France caracole toujours en tête des classements en termes d’installations. C’est dû à la densité de population, il va sans dire – mais également aux facilités d’interventions.

Plus les chiffres sont à portée, plus on peut évaluer la « performance » française comparativement aux autres nations européennes. Bien sûr, cela n’a rien d’un concours. Mais il est toujours rassurant de constater que les deadlines ne sont pas négligées. L’Allemagne, dont les aspirations écologiques sont pourtant très marquées sur le papier, ne fait pas aussi bien en proportion. Seuls les Pays-Bas, selon les récentes informations communiquées par l’Avere, ont pris une longueur d’avance sur nous.

De l’énergie électrique pour tous les conducteurs

En parallèle de l’appréciation mécanique, mathématique, qui ne consiste qu’à dénombrer les espaces dédiés, il ne faut pas oublier les besoins spécifiques de chaque moyen de transport. Des ratios sont établis ; ils visent à garantir une accessibilité toujours plus marquée aux abords des routes et des autoroutes.

À l’occasion du communiqué de vendredi dernier, l’Avere précisait que le règlement européen AFIR (soit Alternative Fuels Infrastructures Regulation) prévoit « un ratio de 1,3kW de puissance installée pour chaque véhicule électrique (…) nous sommes, en France, à près de 4kW par véhicule ». Il impose également  » l’installation, d’ici 2025, de stations de recharge rapide d’au moins 150 kW tous les 60 km le long du réseau transeuropéen de transport (…) les autoroutes françaises rempliront cette obligation dès cet été « .

Une autre donnée réjouissante, qui montre que certains coups ont été joués d’avance par les architectes de la transition. Le tout, maintenant, consiste à rester dans cette dynamique.

Les 100 000 stations : du passé déjà, place à l’avenir !

D’une certaine manière, les 100 000 espaces dédiés à la recharge des véhicules électriques sont un record à battre… semaine après semaine. Mois après mois. Ce nombre donne l’occasion de faire le point, mais il ne marque aucunement la fin de ce développement à très grande échelle.

MyUtilitaire ne manquera pas de vous renseigner sur les prochaines étapes charnières. En attendant, n’hésitez pas à vérifier la carte des stations qui environnent votre lieu de vie ou de travail. Étant donné la fulgurance de l’expansion… peut-être que de nouvelles opportunités se dessinent déjà !

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