Il y a deux semaines en arrière, TOLV nous a donné rendez-vous à l’usine Refactory de Flins pour visiter sa ligne de production mais pas que… C’était aussi et surtout l’occasion d’assister à la remise de clé officielle du tout premier fourgon Renault Master converti en 100% électrique à VINCI Autoroutes. Reportage en images…chaussures de sécurité aux pieds !
Le 1er fourgon Renault Master converti en 100% électrique par TOLV
Après une première rencontre avec les équipes de TOLV au marché de Rungis, couplée à l’essai inédit du Renault Master III rétrofité, le leader européen du rétrofit a convié la rédaction MyUtilitaire quelques jours plus tard dans les coulisses de cette réalisation.
Rendez-vous était donc pris le 16 juillet à l’usine Refactory de Renault à Flins (78) pour une visite de sa ligne de production. Une façon de mieux appréhender le processus qu’implique une conversion du thermique à l’électrique.
Et pour nous en parler, rien de mieux que la présence de Wadie Maaninou, jeune CEO de TOLV, ou encore celle de Romain Heinrich, Directeur des Opérations (tous deux au micro sur les photos ci-dessous). TOLV bénéficie d’une unité dédiée au rétrofit au sein du fameux site français, basé en région parisienne. De quoi permettre de produire jusqu’à 1000 véhicules rétrofité à horizon 2025, et avec pour tout 1er fourgon réceptionné en cet été 2024 : celui destiné à VINCI Autoroutes.
Pour parvenir à un tel résultat, TOLV peut compter sur l’humain avec une équipe (4 personnes et un chef d’équipe), au sein de laquelle Mohamed Lbaz (au milieu sur la photo ci-dessous) a par exemple été choisi pour son expertise précédente au sein de Renault Group et intégré depuis la toute première réunion projet TOLV. Pour accompagner la montée en cadence, sachez que TOLV sera également en capacité d’ouvrir une 2ème équipe.
Preuves que la patience et le travail « dans l’ombre » paient, Wadie Maaninou – qui a débuté cette aventure (ex Phoenix Mobility) en 2018 lorsqu’il était encore étudiant – reconnaît aujourd’hui qu’il fallait être « fougueux et même fou pour se lancer dans une nouvelle activité sans cadre règlementaire à la base »… Jusqu’au fameux arrêté ministériel d’avril 2020, autorisant d’électrifier un véhicule thermique pour réduire ses émissions.
Une transformation innovante bien orchestrée
À la question comment s’orchestre une telle transformation, justement, voyons ensemble quelques éléments dimensionnants à retenir côté atelier :
- 21 heures : c’est le temps nécessaire à la conversion d’un fourgon Master du thermique à l’électrique
- 350 : c’est le nombre d’étapes incluant le pré-assemblage et l’assemblage
- 70 : c’est le nombre de points de contrôle pour assurer une qualité similaire à celle d’un véhicule électrique neuf d’un point de vue sécuritaire et vibratoire
- 174 : c’est le nombre de composants thermiques démontés en amont
- 60 : c’est le nombre de véhicules par mois pouvant être produits sur les 2 ponts
Le tout très bien résumé en vidéo par le constructeur.
L’occasion aussi de rappeler d’autres chiffres clés, en termes de performances cette fois :
- une batterie lithium-ion de 52 kWh
- une puissance moteur de 57 kW (81 ch)
- une recharge en 01h30 (20 à 80% sur borne 22 kW)
- un vignette Crit’Air 0 (pour zéro émission de CO2)
La décarbonation de la route vue par VINCI Autoroutes
De l’usine de Flins à la rocade d’Angers, il n’y a qu’un pas. Et pour cause…VINCI Autoroutes, a pu voir son engagement pour réduire ses émissions directes de gaz à effet de serre se concrétiser via une solution innovante. L’heureux élu a en effet confié quelque temps plus tôt l’un de ses fourgons d’intervention Renault Master à TOLV, pour le convertir du thermique à l’électrique. Mission réussie ! Son fourgon de patrouille, signé TOLV et désormais en action puisque précisément affecté à la rocade d’Angers, aura donné le « top départ de l’industrialisation du rétrofit amorcée avec Renault » .
Cette remise de clé officielle, à laquelle nous avons assisté, positionne ainsi VINCI Autoroutes comme une entreprise pionnière de la transition énergétique, comme souligné par son porte-parole présent à Flins ce jour-là. VINCI Autoroutes ayant déjà décarboné 68% de sa flotte de véhicules légers de service et 9% de ses fourgons de patrouille et d’intervention, il s’agit là d’une « nouvelle brique importante et stimulante. »
Pour Marc Bouron, Directeur Général adjoint de VINCI Autoroutes (à gauche sur la photo ci-dessous), « le rétrofit nous semble une solution doublement vertueuse car elle réduit nos émissions tout en prolongeant la durée de vie des véhicules ». En effet l’intérêt du rétrofit réside aussi dans l’économie circulaire. Outre l’aspect zéro émission du passage du diesel au 100% électrique, le fourgon de patrouille peut se targuer d’entamer une seconde vie. De nouveau prêt à enchainer les interventions, avec une autonomie autour de 200 km, ses objectifs restent les mêmes : aider les conducteurs en difficulté, protéger les usagers lors des bouchons, et permettre l’entretien courant de l’infrastructure autoroutière.
Le premier d’une longue série ?
Ouvrez grand les yeux, car à l’avenir, d’autres fourgons ainsi rétrofités seront amenés à circuler sur nos routes et autoroutes, grâce à TOLV qui a désormais « la capacité industrielle de répondre à une demande croissante ». Véritable alternative au neuf 100% électrique, cette solution se veut plus accessible (achat ou location) pour les professionnels ou collectivité et permet au passage de conserver l’aménagement intérieur et la signalétique extérieure de son VUL. Idéal dans de nombreux cas d’usage donc.