Dossier véhicules utilitaires :  Zoom sur le rétrofit électrique des VU !

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La rédaction MyUtilitaire a choisi d’aborder pour vous une nouvelle thématique dans ce dossier, à savoir : le « rétrofit électrique ». Alors bien sûr avant de se pencher sur cette nouvelle tendance qui se développe dans le milieu automobile depuis 2020 (date de son autorisation en France), nous allons revenir dans un premier temps sur ce qu’est le rétrofit électrique – en quoi cela consiste et ce que cela implique ? Nous allons ensuite vous présenter son cadre légal ainsi que les différents acteurs déjà présents sur le marché du VU (celui qui nous intéresse principalement). Pour finir nous étudierons leurs promesses faites aux professionnels d’un point de vue environnemental mais aussi d’un point de vue budgétaire.

Autant d’éléments qui vous permettront soit de découvrir le rétrofit électrique (il est possible que vous n’en ayez jamais entendu parler avant), soit de vous convaincre définitivement de passer à l’action en transformant votre véhicule utilitaire thermique en un véhicule utilitaire électrique. Dans tous les cas, le rétrofit électrique se présente comme une véritable alternative vertueuse face aux véhicules utilitaires zéro émission vendus neufs et au prix fort. En bref une solution à prendre en considération pour mieux aborder le virage vers l’électrification, à une époque où tout est fait pour éliminer les motorisations diesel jusqu’ici sollicitées par la grande majorité des professionnels.

1/ Le rétrofit électrique VU: quésaco ?

Dans cette première partie, nous allons tout d’abord répondre à cette question simple que beaucoup d’entre vous peuvent se poser « qu’est-ce que le rétrofit électrique » ? En quoi cela consiste-t-il et qu’est-ce que cela implique ?

Si le terme électrique qui lui est associé donne déjà un premier indice, le mot rétrofit (emprunté à l’anglais retrofit) se définit officiellement comme étant une opération qui consiste à supprimer les éléments spécifiques d’un bloc moteur thermique, pour les remplacer par une motorisation 100% électrique. On peut alors aussi parler de « conversion ». Et ce processus peut s’appliquer sur n’importe quel moyen de transport (aérien, terrestre, nautique…). Mais intéressons-nous uniquement à ce qui roule dans ce dossier.

Encore récent dans le milieu automobile, ce terme de rétrofit électrique s’avère de plus en plus présent sur les lèvres des constructeurs et des experts en la matière. Techniquement l’homologation du rétrofit en France n’est autorisée que depuis peu (nous y reviendrons) et s’étend bien au-delà des véhicules particuliers. Les véhicules utilitaires légers de toutes tailles et même les poids lourds sont également concernés, qu’ils abritent un moteur essence ou diesel. Résultat : transformer un VU thermique déjà en circulation en un VU électrique, c’est possible et c’est une tendance qui n’a pas fini de faire parler d’elle, à l’heure où le gouvernement prône les zones à faibles émissions et le tout électrique.

Retrofit electrique vu

Une fois rétrofitée votre camionnette – outil de travail quotidien, qu’il s’agisse d’un petit fourgon, d’un grand volume ou d’un véhicule carrossé – sera entrainée par son système de propulsion électrique. En parallèle, sa batterie devra donc être rechargée sur une borne électrique privée (à domicile, au bureau…) ou bien sur une borne électrique publique (en ville, sur autoroute…).

Mais avant cette ultime étape, il aura fallu en respecter bien d’autres en amont, que nous allons vous détailler.

2/ Le rétrofit électrique VU : un cadre très strict !

Dans cette deuxième partie, il convient de définir le cadre règlementaire dont dépend aujourd’hui le rétrofit électrique.

Dans la pratique, le rétrofit électrique peut aussi se traduire comme le fait de donner un nouveau souffle à son propre véhicule utilitaire. Cette conversion lui confère en effet une seconde vie et prolonge alors d’autant sa durée de circulation et d’utilisation à titre professionnel. De quoi séduire les commerçants et artisans déjà équipés d’une ou plusieurs fourgonnettes au sein de leur entreprise.

Et si techniquement l’idée de réaliser cette opération un dimanche en bricolant tranquillement dans votre garage vous venait à l’esprit, sachez que c’est tout bonnement impossible. Pour des questions de sécurité évidentes, seuls sont autorisés à pratiquer cette conversion les garages professionnels agréés et donc spécifiquement formés. Eux-mêmes effectuent l’opération grâce à un « kit » rétrofit électrique qui se doit en amont d’être homologué par le CNRV (Centre National de Réception des Véhicules) et par l’UTAC (Union Technique de l’Automobile, du motocycle et du Cycle).

Le cadre règlementaire strict qui définit les règles du jeu reste malgré tout très récent en France, à peine 3 ans d’existence. Il aura en effet fallu attendre avril 2020 (décret relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique) pour que toutes les conditions soient désormais réunies pour faire du rétrofit électrique, une pratique autorisée par la loi et bien sûr sécurisée.

Que celles et ceux qui ont un doute se rassurent. Si jusqu’ici il était bel et bien interdit de remplacer le moteur d’un véhicule existant sans autorisation, aujourd’hui les obligations à respecter par les acteurs du secteur sont les suivantes: les véhicules utilitaires doivent être âgés de 5 ans ou plus, la puissance du moteur après rétrofit ne doit pas dépasser celle du moteur thermique d’origine, le poids après rétrofit ne doit pas excéder 20% par rapport au poids d’origine et l’emplacement de la batterie ainsi que sa protection doivent répondre à un cahier des charges précis.

Disons en résumé que rien n’est laissé au hasard et qu’il faudra s’adresser uniquement à des professionnels habilités pour changer.

3/ Le rétrofit électrique VU: vers quels acteurs se tourner ? 

Dans cette troisième partie, venons-en justement aux professionnels habilités à exercer en France ; les seuls acteurs à pouvoir prendre officiellement en charge l’installation du « kit » de rétrofit électrique sur votre propre VU.

Comme évoqué plus haut dans ce dossier, le rétrofit électrique, qui nécessite une intervention humaine, se doit d’être réalisé en toute sécurité par des professionnels de la conversion pour éviter tout risque potentiel. L’occasion pour MyUtiltaire de mettre en lumière différents professionnels agréés, autrement dit autorisés à intervenir sur votre fourgon ou vos fourgons, si vous possédez une flotte complète.

Choisir un professionnel reconnu et donc un partenaire de confiance est un critère essentiel pour s’assurer une conversion dans les règles de l’art. L’installation se fera comme nous le disions par des experts du rétrofit, habilités préalablement par les fabricants de kits homologués à donner une seconde vie à votre véhicule. Au final, une fois la conversion réalisée, en guise de trace, une plaque vient rappeler que le véhicule a subi cette opération. Une attestation de transformation et un certificat de conformité sont par ailleurs édités. En découle alors pour le propriétaire du véhicule (ou la société) la réception d’une nouvelle carte grise.

Autre avantage : pas de longs délais de livraison (qui se comptent pourtant en mois sur le marché du neuf), ni d’immobilisation prolongée de votre flotte. Quelques jours, disons 72h, peuvent suffire à passer le cap de l’électrique.

Plusieurs acteurs se font concurrence sur ce nouveau marché. Citons à titre d’exemples Retrofuture EV, REV Mobilities, MVE ou encore TOLV dont nous vous avons récemment parlé, car opérant pour la ville de Montreuil bien décidée à électrifier son parc automobile. A noter également que Stellantis vient de nouer un partenariat avec Qinomic pour opérer le rétrofit sur ses modèles.

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Autre acteur incontournable, Qinomic, qui pour sa part va encore plus loin. L’entreprise high-tech française spécialisée dans les solutions innovantes et durables pour la mobilité a en effet signé en décembre dernier un partenariat stratégique avec le Groupe Stellantis, auquel appartiennent les marques Peugeot, Citroën, Opel, Fiat… Objectif : développer une solution de rétrofit en vue de convertir dès 2024 les VUL à moteur à combustion interne en modèles à chaîne de traction électrique.

Autant d’acteurs prêts à renforcer les solutions zéro émission des modèles déjà en circulation, qui viennent en complément des gammes de fourgons neufs électrifiés.

4/ Le rétrofit électrique : solution de mobilité durable ?

Dans cette quatrième partie, nous rebondirons sur les aspects relatifs à la réduction du « bilan carbone » des entreprises, qui font tout l’intérêt du rétrofit électrique pour les pros.

Considéré à juste titre comme une solution de mobilité durable, le rétrofit électrique vous rendra service à plusieurs égards, dans la course folle à la réduction des émissions de CO2.

D’une part, vous pourrez continuer à exercer votre métier en milieu urbain et donc honorer vos livraisons du « dernier kilomètre » et vos autres chantiers situés en ville. En effet votre logistique ne sera pas impactée par les restrictions d’accès et de circulation mises en place par les collectivités, à l’heure où les zones à faibles émissions ne cessent de se multiplier dans les grandes agglomérations – une situation qui ira d’ailleurs crescendo avec 45 ZFE dans l’Hexagone d’ici 2025 ; date relativement proche à l’échelle d’un entrepreneur. De plus, vous n’êtes pas sans savoir que le principe de ZFE repose sur le système de vignette Crit’Air, alors retenez qu’un véhicule rétrofité catégorisé sans émission polluante devient Crit’Air 0. Les VU thermiques convertis en VU électriques grâce au rétrofit, qui appartiendront à la classe environnementale visée, feront sauter en un tour de main ses contraintes et vous garantiront une mobilité sans faille. Un avantage de taille pour conserver sa flotte, mais aussi ses clients, et garantir la rentabilité de son activité sur le long terme.

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Antoine Desferet, cofondateur de TOLV (ec-Phoenix)

D’autre part, vous contribuerez par le biais du rétrofit à réduire vos émissions de CO2 lors de vos trajets professionnels quotidiens. Un pas en faveur de l’écologie fort appréciable face à l’urgence climatique, pour toute entreprise prête à réduire son bilan carbone annuel et par conséquent à améliorer la qualité de l’air et de notre environnement. Quelques chiffres transmis par l’ADEME à ce sujet nous ont interpellés. Notamment le pourcentage d’environ 60%, qui représente la diminution de gaz à effet de serre liée au rétrofit sur toute la vie d’un véhicule utilitaire, comparée au maintien de ce même utilitaire en diesel. Soit 4 tonnes de CO2 économisées sur 6 tonnes en moyenne. Et tout cela, rappelons-le, grâce à une simple conversion qui consiste en l’extraction du moteur thermique pour le remplacer par un moteur électrique et sa batterie. Autrement dit avec le même outil de travail qu’auparavant.

En cela le rétrofit électrique est une solution à ne pas négliger pour les pros, s’ils veulent prendre soin de la planète et s’affranchir des contraintes imposées par les restrictions de circulation, sans pour autant se tourner vers d’un véhicule électrique neuf, bien plus cher à l’achat.

5/ Le rétrofit électrique : une solution abordable ?

Cette cinquième et dernière partie est justement l’occasion d’évoquer l’épineuse question budgétaire.

Mais bonne nouvelle, le rétrofit électrique se présente comme une solution abordable versus l’achat d’un véhicule utilitaire neuf zéro émission. Et nous allons vous démontrer qu’il y a trois principales raisons à cela.

Tout d’abord, partant du principe que le rétrofit permet de conserver son véhicule utilitaire ou sa flotte actuelle plus longtemps, cela favorise l’économie circulaire et évite à la fois le gaspillage et le fait de passer par la case « achat neuf ». En soi, cela représente déjà une économie non négligeable. Et c’est sans compter sur les aménagements intérieurs ou extérieurs et autres transformations sur-mesure de vos VU en circulation -pleinement adaptés à votre profession (bennes, plateaux, isothermes…) – qui leur apportent une valeur ajoutée, sans oublier l’identité visuelle qu’ils véhiculent sur leurs flancs au quotidien et aux yeux de vos clients. Vous pouvez conserver votre outil de travail à l’identique, et continuer à transporter vos marchandises ou votre matériel comme d’habitude. C’est autant de changements en moins à prévoir et autant de frais en moins à débourser. Quoi de mieux donc que de valoriser son véhicule utilitaire existant en le faisant durer dans le temps ?

D’autre part, le rétrofit électrique se révèle moins cher à l’achat. Le prix de la transformation promet pour votre portefeuille une économie d’environ 50% versus l’achat d’un véhicule électrique neuf. Prévoyez 15 000 euros versus 30 000 euros par exemple pour une petite fourgonnette. Et là encore, s’il est deux fois moins coûteux à modèle équivalent, c’est sans parler des économies réalisées à l’usage. En effet les coûts de déplacements seront moins onéreux sur borne électrique qu’à la pompe traditionnelle et les coûts d’entretien seront moins fréquents et moins élevés que sur un modèle thermique. Et vous le savez mieux que personne : chaque euros compte à l’échelle d’un professionnel.

Enfin, le rétrofit électrique permet à son propriétaire (qui peut-être un commerçant, un artisan ou un livreur) de bénéficier d’aides gouvernementales à commencer par la fameuse prime qui porte bien son nom « prime au rétrofit ». L’état offre alors jusqu’à 9.000 euros aux entreprises et autres collectivités qui font la démarche de convertir leur VUL thermique. Un montant qui varie selon le poids du fourgon. Sont également valables certaines aides régionales ou locales. De quoi faire encore baisser le prix et inciter les professionnels à franchir le pas en convertissant leurs VU polluants. Dans le cas des gestionnaires de flottes de plus de 100 véhicules concernés par la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) et donc par le verdissement progressif de leurs parcs, ils peuvent aisément soutenir leur transition énergétique via cette option du rétrofit.

Véritable alternative économique pour les entreprises souhaitant passer à une mobilité zéro émission, le rétrofit électrique constitue donc une piste de réflexion digne de ce nom.

Conclusion : une opération gagnante pour les pros ?

Alors que le rétrofit électrique commence à se répandre dans l’automobile et à faire davantage parler de lui dans le milieu des véhicules utilitaires légers, l’on pourrait presque parler de nouvelle tendance. Mais plus qu’une orientation potentiellement éphémère, cette solution « verte » se présente comme une alternative sérieuse à l’achat de véhicules électriques neufs. On parle même de technologie du rétrofit et d’innovation bonne pour la planète.

A lui seul, le rétrofit électrique représente une véritable solution de mobilité pour les entreprises en France. Il répond en effet à plusieurs enjeux majeurs de notre société actuelle et surtout aux problématiques auxquelles sont confrontés, contre leur gré, les uns les autres : clients pros comme collectivités.

Le rétrofit électrique s’adapte aux enjeux du développement durable et permet de s’affranchir des restrictions de circulation en tous genres imposées en ville, de manière à poursuivre son activité professionnelle au volant de son utilitaire d’origine même au cœur des ZFE. Il s’inscrit également dans la dynamique d’économie circulaire en prolongeant la durée de vie et l’utilisation des véhicules utilitaires encore en état de rouler, tout en offrant une expérience de conduite nouvelle et silencieuse. Des arguments de taille qui donnent accès à une solution zéro émission, à un prix bien plus abordable que l’achat d’un VU neuf et encouragent les pros, soucieux de leur budget, à convertir leurs fourgons actuels au 100% électrique.

Avec le rétrofit électrique et tous les acteurs habilités à l’œuvre sur ce segment, il n’y aura donc pas ou plus de raison d’enfreindre la loi au volant de son VU à l’horizon 2025. Cette solution de décarbonation sécurisée et homologuée redonne en quelque sorte la liberté, le pouvoir et le contrôle aux professionnels à l’entrée de ce grand virage vers l’électrification. Un accompagnement pour une transition douce mais inéluctable vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement. Une nouvelle ère qui conjugue le passé au futur !

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