Des VU électriques en autopartage rural !  

Agil-auto

Avez-vous déjà entendu parler de l’autopartage ? La réponse est forcément oui – mais vous ne connaissez peut-être pas la pratique sous ce nom précis. Dans les quelques lignes à venir, nous vous proposons de (re)découvrir ce concept au cœur de l’actualité française. Du moins dans le domaine de la mobilité. Nous verrons pourquoi il ne faut pas le confondre avec le covoiturage, dont la dynamique se révèle très différente (malgré certains objectifs communs).

Surtout, vous allez comprendre comment l’autopartage offre une solution, certes partielle mais bien réelle, au défi des ZFE (zones à faibles émissions). Récemment, fin août plus précisément, le Crédit Agricole Consumer Finance a officialisé un projet allant dans ce sens. Se concentrant sur les besoins en zone rurale, le dispositif donne un bel exemple d’adaptativité aux défis écologiques.

Ne restons pas dans le vague plus longtemps. Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’autopartage, avec un focus sur l’initiative du célèbre groupe bancaire.

Qu’est-ce que l’autopartage ? Quelle est la différence avec le covoiturage ?

La comparaison n’est pas valable sur tous les points, mais elle permet d’approcher le concept : l’autopartage est à la voiture et aux VU… ce que le Vélib’ est aux vélos. Il y a des différences de modalités ; l’idée centrale reste la même. Les passagers de la flotte ne se servent du véhicule que dans un intervalle donné. Ils « empruntent » la solution de transport et la restituent soit au même endroit, soit à un autre relai dédié.

Comme on le disait, les besoins adressés dans le cadre d’un autopartage sont en partie similaires à ceux d’un covoiturage. Dans les deux cas, il est question de déployer une solution pratique, de dynamiser les déplacements des usagères/usagers à travers la France. Un autre objectif rapproche les deux formules : la limitation de l’empreinte carbone.

  • Dans le cadre d’un covoiturage, il s’agit de limiter le nombre de véhicules (thermiques, en l’occurrence ; voire hybride) employés au même moment. Si les itinéraires se répondent, cela réduit l’empreinte carbone. Un geste adopté par de nombreux Français lorsqu’il est question, par exemple, de rejoindre leur lieu de travail ou de le quitter.
  • Dans le cadre d’un autopartage, on offre une alternative à celles/ceux dont les voitures/VU ou équivalent ne répondent pas aux critères, pour ne pas dire aux Crit’Air. Il n’y a pas de « rencontre » entre passagers qui ne se connaissent pas. Chaque personne qui sollicite ce service voyage seul(e) ou avec des personnes de son entourage. Oui, en dépit de son nom, l’autopartage… n’implique pas de partager un véhicule. Du moins pas instantanément. Les intéressés emploient tour à tour les engins mis à disposition.

Maintenant que nous avons clarifié le principe, penchons-nous sur son application dans le Pays de Fayence.

L’autopartage rural : un démarrage en région Provence Alpes Côte-d’Azur

Le Pays de Fayence est une « communauté de communes » rassemblant neuf villages provençaux. Nous n’entrerons pas dans des détails encyclopédiques ; il faut toutefois comprendre que le dispositif d’autopartage n’y prend pas ses racines par hasard. Voilà plusieurs années que ces terres gorgées de soleil font l’objet d’un examen minutieux. Il est important pour les acteurs locaux de préserver la biodiversité de ce précieux espace rural.  

Comme on l’apprend notamment dans ce rapport de 2014, bientôt vieux de dix ans mais extrêmement significatif, l’un des plus grands dilemmes concerne l’équilibre à atteindre. Un équilibre entre les exigences de la modernité (besoins de logements, installations technologiques, activité industrielle) d’une part et le souci de préserver les trésors environnementaux d’autre part.

Parmi les solutions déployées depuis ces réflexions, il y a le dessin des zones à faibles émissions. Au sein de territoires prédéfinis, les véhicules trop polluants ne sont pas autorisés à circuler.

Si l’on analyse l’événement avec des lunettes écoresponsables, la démarche est réjouissante. En revanche, si rien n’est agencé, ces contraintes deviennent très problématiques pour les habitants amenés à se déplacer… sans avoir les moyens ou l’occasion de changer leur voiture/VU.

C’est là que l’autopartage intervient. On le retrouve sous l’appellation Agilauto Partage, filiale commune de Crédit Agricole Consumer Finance et Crédit Agricole Leasing & Factoring.

Agilauto 1 - des vu électriques en autopartage rural !  

Une réponse à des limitations nouvelles en région PACA

Certains habitants et professionnels parcourant la Provence l’ont déjà remarqué : quelques localités sont désormais fermées à une partie des véhicules trop polluants : « la première ZFE de la région, Nice (67 km), bannit depuis le 1er janvier 2023 les véhicules utilitaires Crit’Air 4 tout comme les véhicules particuliers avec une vignette Crit’Air 5 ou supérieure ».

La liste se prolongera : d’ici 2025, ce service d’autopartage rural sera déployé dans plusieurs communautés de communes où le groupe Crédit Agricole est déjà très actif.

Sans solution alternative, des situations délicates se profilent. Au premier plan, il y a les patient(e)s devant bénéficier d’un suivi médical. Mais bien d’autres habitant(e)s sont concerné(e)s, qu’il s’agisse d’aller faire ses courses, de rejoindre un proche, de consulter un agent municipal… sans que les transports en commun ne constituent une solution viable. Pire encore pour les professionnels au volant devant satisfaire leurs clients.

Pour cette raison, les secteurs ruraux font l’objet d’une attention marquée. Il doit devenir rapidement possible, accessible, de regagner les villes depuis les hameaux (et inversement) ou d’accéder aux communes environnantes.

Au moment d’élaborer la stratégie initiale, les points d’intérêts cruciaux ont été priorisés : centres médicaux, établissements scolaires (particulièrement pour les hautes études), ou encore les locaux des administrations publiques. La desserte se veut généreuse, donc. Cela requière une organisation pointue, propice à ne pas isoler les campagnes. À concilier l’écoresponsabilité et le confort, également.

Les solutions numériques jouent un rôle-clé à cet égard.

La connectivité d’Agilauto Partage, service d’autopartage rural du groupe Crédit Agricole

Pleinement structuré autour des enjeux de la décennie 2020, ce service de proximité mise sur les avantages de la connectivité. Selon les porte-paroles du Crédit Agricole, les réservations des véhicules se feront grâce à une application digitalisée « sur le modèle des grandes opérations d’autopartage urbain qui existent dans les grandes métropoles européennes ».

L’organisme bancaire promet une stricte protection des données, ainsi que l’accès à une interface intuitive pour la plus grande autonomie du public. En ce qui concerne la tarification, elle profite à l’usager au fil des kilomètres parcourus : le prix diminue à mesure que le compteur augmente.

Nous ne connaissons pas tous les détails techniques et administratifs. Cela dit, on notera un élément important : les véhicules électriques pouvant être loués par les habitants, artisans ou par les entreprises et associations locales seront assurés directement par l’aile Assurances du Crédit Agricole.

Si vous êtes concerné(e) de près ou de loin par cette nouvelle situation, vous faites nécessairement face à quelques inconnues. Quel sera le prix moyen d’un trajet ? Les véhicules 100% électriques mis en circulation dès le départ suffiront-ils à satisfaire la demande ? Retenons d’ailleurs le chiffre de 14 véhicules assemblés en France, parmi lesquels 5 fourgons utilitaires Peugeot e-Expert et 2 transporteurs Peugeot e-Traveller.

Il faudra prendre son mal en patience avant d’éclaircir ces points. Nous finirons, en tout cas, sur une note positive : il y a une prise de conscience par certaines collectivités du challenge que représentent les ZFE. Barrer la route aux moyens de transport inadaptés sur le plan écologique suppose de chercher (et de trouver…) des aménagements nouveaux.

Nous espérons sincèrement que cette conciliation se généralisera à tout l’Hexagone. Cela permettra de prendre définitivement le chemin d’une mobilité verte et d’en lever les freins associés.

Des VU électriques en autopartage rural !  
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