À l’échelle d’un individu, l’horizon 2030 peut paraître lointain – sur le plan industriel, technologique, économique et… écologique, les enjeux sont immédiats. Isuzu l’a bien compris, à l’instar de nombreux groupes internationaux. C’est pourquoi la firme a fait publier, fin juin 2022, une « feuille de route sur sa vision environnementale » visant à rappeler les engagements et les perspectives de la firme sur le plan écologique.
Sans entrer dans tous les détails, My Utilitaire vous propose de revenir sur les grandes lignes de ces annonces qui sont une quasi obligation pour les constructeurs au regard des volontés des pouvoirs publics pour 2030.
2030 et 2050 : deux étapes charnières
Nous venons d’évoquer une différence d’échelle entre notre perception du temps et celle que demande l’élaboration d’un projet de transformation globale. Lorsqu’on sait qu’en réalité la « vision environnementale » d’Isuzu s’étend jusqu’à 2050, il y a de quoi se prendre de vertige !
En réalité, il faut comprendre que le processus de transition suppose des étapes. Il y a des balises, des objectifs à atteindre pour optimiser et rationnaliser les démarches écologiques entreprises à toutes les échelles. Autrement dit : accomplir les progrès prévus pour 2030 prépare le terrain des plus larges ambitions fixées à l’horizon 2050.
Afin de rendre la « roadmap » (c’est le terme anglais) compréhensible au plus grand nombre, les têtes pensantes du constructeur ont défini cinq grandes catégories, cinq axes de transformation correspondant à des changements profonds de comportement, d’habitudes, de procédés en fonction des enjeux environnementaux.
Naturellement, ces perspectives ont été définies selon le spectre pluriel, parfois complexe, du développement durable.
Les 5 grandes aspirations environnementales d’Isuzu
Voici justement les cinq objectifs clés qui permettent de synchroniser, d’organiser les « efforts » entrepris à tous les niveaux de l’entreprise, dans le présent comme dans le futur.
Attention : il s’agit là des buts pour 2050. Nous verrons, par la suite, ce qui est envisagé d’ici 2030.
D’ici 2050, donc, Isuzu veut tout mettre en œuvre pour :
- Réduire à zéro l’émission des gaz à effets de serre induits par toutes les opérations de fabrication, d’assemblage, de construction au sein des sites de production rattachés à la firme.
- Étendre cette politique du 0% à tout le cycle de vie des produits, y compris au moment des transports.
- Viser une responsabilité et une effectivité à 100% en ce qui concerne le recyclage des déchets ; plus particulièrement des composants, des pièces, des accessoires équipant les véhicules ou formant leur base. Il s’agit donc de viser l’économie circulaire dans tout ce qu’elle a de plus fonctionnel.
- Orchestrer une prise de conscience et une collaboration complète des acteurs dans la gestion écologique des produits et des tâches exécutées. Cela passe par une transformation en profondeur (en ce qui concerne l’optique verte, du moins) de la logistique managériale. En l’occurrence, la sensibilisation aux risques naturels, aux dangers de la pollution et le développement d’une prise de conscience sont au centre du projet.
- Promouvoir, autant que possible et à l’échelle du constructeur, la préservation des espaces naturels, la biodiversité, pour que les opérations liées à la technologie automobile ne soient pas synonymes d’altération environnementale.
Voilà donc pour les perspectives 2050. Le projet est ambitieux, clair, et suppose, comme on le disait, de fixer des objectifs intermédiaires. C’est dans ce sens qu’est allée la dernière publication de la marque.
La feuille de route 2030 : la stratégie du mi-chemin de la vision environnementale
Il serait contre-productif de (trop) accélérer les démarches ; ce n’est pas pour rien que plusieurs décennies séparent la mise en œuvre du projet et sa date butoir.
Le communiqué récent d’Isuzu permet de comprendre la méthode privilégiée : celle de faire mieux d’ici 2030, voire beaucoup mieux – sachant que les 10 puis 20 années suivantes permettront d’atteindre l’excellence.
- L’exemple le plus évident est celui des émissions de carbone. Il correspond à une « stratégie du mi-chemin », puisqu’en 2030, c’est 50% des rejets de gaz à effets de serre qui devrait s’observer. Sachant que l’année de référence – ce n’est pas toujours la même selon les acteurs – est en l’occurrence 2013.
Pour atteindre cet objectif, le constructeur vise naturellement une rationalisation solide dans la gestion des énergies, et entend mettre l’accent sur les technologies innovantes – celles qui permettent de réduire la consommation d’électricité, par exemple, sans nuire à l’efficience des véhicules.
- Concernant la construction des véhicules, on découvre une autre borne en chemin : 2025. Demain, donc, à l’échelle de la conception automobile…
Cette première année de référence permet aux ingénieurs d’identifier les meilleures technologies d’assemblage, de conception ; celles qui permettent de respecter les impératifs écologiques. Les cinq années suivantes permettront de les mobiliser, pour des processus « verts » au sein des usines. - Dans le domaine de l’économie circulaire, les modalités prévues sont un peu moins claires. L’accent est mis sur une intégration directe de la récupération, du recyclage dans les habitudes de chaque structure et sous-structure. Cela passe également par une meilleure gestion des ressources, pour leur donner autant de « vies » que nécessaires et juguler l’exploitation des ressources.
- Le volet « management » doit être largement renforcé d’ici 2030 : les structures de sensibilisation vont se multiplier, afin de toucher un éventail toujours plus large d’employés et de partenaires. Cela consiste en des formations, en des engagements locaux ; le tout coordonné par des équipes d’experts.
La logique est similaire en ce qui concerne la biodiversité : nos technologies actuelles devraient permettre de renforcer, d’améliorer la synchronisation des « gestes verts ».
Comme vous pouvez le constater, certaines initiatives sont très claires – alors que d’autres mériteraient sans doute quelques explications supplémentaires. Mais nous nous basons sur un simple tableau, très sommaire, informatif – les actions prévues par le constructeur apparaissent bien plus précises lorsqu’on se renseigne davantage.
Isuzu : un exemple d’éco-responsabilité avec sa vision environnementale ?
Il y a inévitablement un décalage entre les promesses et les actes lorsqu’on évoque des stratégies à si grande échelle.
Mais il est forcément préférable d’établir une « feuille de route » – même si chaque aspect ne donne pas entière satisfaction, cela a le mérite d’établir des perspectives claires, accessibles, renforcées par le dessin de seuils intermédiaires.
Seul l’avenir nous dira si Isuzu est un « exemple » dans le sens d’un « modèle à suivre ». À ce stade, en tout cas, c’est une manifestation, une photographie de la manière dont les entreprises peuvent formaliser leur prise de conscience écologique et poser des bases à leur évolution. À leur durabilité. Et à celle de la planète, évidemment.
Version intégrale de cette vision sur le site international d’Isuzu