Valeo Siemens eAutomotive : une évolution en 2022

Valeo siemens eautomotive

Le 4 juillet dernier a officialisé une intégration très importante pour le groupe Valeo, qui a fait l’acquisition des 50% de « Valeo Siemens eAutomotive », appartenant jusque-là à Siemens, justement.

Cette pirouette entrepreneuriale n’est pas forcément facile à comprendre lorsqu’on connaît mal les systèmes d’alliance, de fusions, de partenariats qui s’orchestrent sur la scène financière.

Avant de vous parler plus précisément du virage pris en juillet, on vous propose donc un bref retour aux sources. Pour ceux qui définissent les flottes de véhicules utilitaires, tout comme pour ceux qui conduisent les véhicules en question, ce genre d’explications est beaucoup moins anecdotique qu’il n’y paraît. En effet, au-delà des accords signés et des sommes versées, ce sont les enjeux liés à la mobilité qui méritent notre attention.

Décembre 2016 : le début de la « joint venture » Valeo Siemens eAutomotive

La « joint venture », selon le Robert, désigne « l’association d’entreprises ayant pour objet la réalisation d’un projet commun ».

Celle de Siemens et Valeo, donc, remonte au 1er décembre 2016. Le partenariat s’est trouvé un nom : Valeo Siemens eAutomotive. La partie « eAutomotive » désigne l’angle d’attaque de cette association, à savoir l’élaboration de systèmes de propulsion haute tension.

Comme toujours dans ce genre de cas, c’est à une conjugaison des savoir-faire et des expériences que l’on assiste. Valeo et Siemens ont mis, cette année-là, leurs talents et leurs visions en commun pour contribuer à l’évolution de l’industrie automobile.

Cela s’est soldé par un partage « moitié-moitié », si l’on ose l’expression : 50% de la joint venture pour Valeo, et 50% à la faveur de Siemens.

Un partage à la fois légal, technique et symbolique, pour concrétiser une collaboration sur le long terme. La volonté d’équiper les véhicules de systèmes plus efficaces, innovants tout en restant accessibles au plus grand nombre, a construit la feuille de route du projet. Parmi les initiatives prévues, on peut citer un meilleur accent mis sur l’autonomie, l’affinement des systèmes de recharge ou encore l’élaboration de moteurs électriques nouvelle génération.

Juillet 2022 : quand les 50% deviennent 100% pour Valeo

Cette petite rétrospective a permis de clarifier les événements ; du moins nous l’espérons.

Il faut savoir que techniquement, l’intégration a été signée le 9 février 2022 ; mais elle a pris concrètement effet le 4 juillet 2022.

Qu’est-ce que cela signifie pour les deux groupes ?

  • Les responsables des deux firmes misent sur une accélération des projets. Valeo devient la figure de proue en termes d’électrification, tout en continuant à bénéficier des compétences incontestables dont les employés de chez Siemens font preuve.
  • La redéfinition de l’accord est prévue pour uniformiser les démarches d’électrification, à une époque où le passage au tout électrique se fait de plus en plus pressant.
  • La compétitivité doit être renforcée par la même occasion : il y a évidemment une stratégie financière sous-jacente, et parfaitement transparente. Au demeurant, cette manœuvre entraîne un endettement de 700 millions pour Valeo – que les projets en cours devraient, si tout se passe comme prévu, permettre d’amortir.

Il faut dire que le « bébé » de Valeo et Siemens, Valeo Siemens eAutomotive, peut se targuer d’un beau succès. D’après les informations dont nous disposons, ce sont 4 milliards d’euros de commandes qui ont été enregistrés pour le groupe. Un chiffre record, et au-delà des espérances nourries.

Les géants de l’automobile concernés ne s’arrêteront évidemment pas en si bon chemin. L’objectif est clair et ambitieux : on devrait voir circuler, d’ici 2030, des véhicules dotés d’une propulsion électrique à haute tension (BEV et PHEV) représentant 35% de la distribution totale.

Un partenariat modifié… mais fait pour durer ?

Il n’est donc pas question pour les deux entreprises de renoncer à leur collaboration – elles en ont simplement redessiner les contours. Seul l’avenir nous dira de quelle manière cette décision importante impactera la santé financière des deux groupes, et leur capacité à répondre aux besoins des conducteurs de par le monde.

En tout cas, si l’on en croit les termes d’un récent communiqué de presse, ce virage est négocié sous le signe de l’optimisme. Il ne semble pas s’agir d’une tentative désespérée ; plutôt d’un ajustement, d’une redéfinition des accords pour que l’association corresponde aux enjeux de demain.

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