Chez My Utilitaire, nous restons constamment à l’affût des dernières nouvelles concernant l’électrification ou tout simplement la conception de véhicules électriques dans le domaine de l’industrie automobile. Au-delà de l’aspect purement technique, c’est la dimension écologique qui est en jeu. Dans le monde entier, quoique de manière plus prononcée selon les régions, le mouvement s’accélère pour abandonner progressivement les moteurs thermiques… et embrasser la logique du développement durable. General Motors a justement marqué la fin de l’année 2022 d’une pierre blanche avec l’inauguration au Canada d’une usine entièrement dédiée à la fabrication de véhicules électriques. L’emphase est mise sur les fourgonnettes de livraison, et c’est notamment pour cela que nous tenions à commenter l’événement.
Afin d’atteindre les objectifs de décarbonation visés, le changement au niveau des habitudes de consommation doit évidemment se ressentir là où les courses sont les plus intenses et les plus nombreuses. Dans le domaine de la logistique postale et plus globalement manutentionnaire, l’urgence s’avère donc évidente.
Voici ce que nous vous proposons de retenir concernant l’ouverture de cette usine canadienne – même si cela concerne un autre continent, les implications, les enjeux restent très similaires et font donc écho à ce qui se passe en Europe.
La nouvelle usine de General Motors : une ouverture politisée
Une information suffit à mesurer la dimension politique de l’événement : le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est déplacé pour l’occasion.
Il faut dire qu’inévitablement, la transition énergétique – et donc le passage aux moteurs électriques – suppose un soutien gouvernemental. En l’occurrence, GM a profité d’une généreuse aide pécuniaire afin de réaffecter totalement l’usine de montage CAMI.
Les travaux de réaménagement se sont déployés en un temps record (7 mois environ). Désormais, le site est pleinement consacré à la construction des véhicules utilitaires comme le BrightDrop Zevo 600, offrant une base à de nombreuses déclinaisons. Des déclinaisons qui doivent pouvoir s’adapter aux besoins de la clientèle, avec une constante : la motorisation 100% électrique.
Dans tous les cas, cette nouvelle ère entraîne la conjugaison de plusieurs intérêts et perspectives :
- En participant financièrement au changement, le gouvernement canadien affiche clairement sa posture. Le déplacement physique d’un élu vient, évidemment, publiciser la collaboration et donne des « gages » d’engagement écologique.
- L’usine CAMI (détenue par General Motors) atteint un nouveau stade, en s’alignant aux nouvelles exigences. Là encore, cet acte de changement lui confère une certaine visibilité. Être pionnier lors d’un changement de paradigme apparaît forcément comme un argument de poids.
- Certains acteurs privés en profitent pour moderniser leur flotte, toujours dans la perspective d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Apparemment, c’est le fameux groupe DHL qui donnera le « la ». Ses livreurs seront les premiers à conduire les fameuses fourgonnettes 100% électriques.
Un coup de publicité… et un coup de maître de General Motors ?
Ce qui nous a impressionné au moment de nous renseigner sur ces événements, c’est la rapidité avec laquelle tout a été entrepris. Il n’a même pas fallu une année pour que la transition s’opère. Et tous les dispositifs d’assemblage semblent déjà parfaitement fonctionnels.
Plusieurs raisons viennent expliquer cette efficacité :
- Encore une fois, le large soutien apporté par l’État a permis de donner un coup d’accélérateur au projet.
- L’initiative ne vient pas de nulle part : elle s’inscrit dans une logique d’évolution, et l’usine de montage CAMI avait toutes les ressources logistiques ainsi que le savoir-faire pour franchir le pas. On parle en l’occurrence d’une entité qui officie depuis plus de quarante ans sur le territoire canadien.
- Cette inauguration est également l’aboutissement d’un partenariat solide entre BrightDrop et CAMI – ils ont su unir leur force pour tenir les délais fixés et rendre le changement possible.
Malgré toutes ces explications, l’accomplissement reste tout à fait remarquable. Cela tord le cou aux idées reçues ; celles consistant à penser que le passage à l’électrique ne peut être qu’un processus fastidieux.
En route vers la disparition du moteur thermique
Comme toujours, il ne faut pas espérer une disparition soudaine de la motorisation thermique. En revanche, les événements de ce type laissent entrevoir une extinction prochaine des VU fonctionnant au diesel (ou équivalents plus ou moins polluants).
Le projet dépasse forcément le secteur de l’automobile en tant que tel. Il est question de « dépolluer » le Canada, bien au-delà de la province où se trouve l’usine (l’Ontario).
En parallèle, d’autres initiatives et changements de paradigmes s’observent. Par exemple, le géant FedEx a déjà intégré plusieurs General Motors BrightDrop Zevo 600 à sa flotte en 2021.
On observe donc une synchronisation des efforts. Les collectivités elles-mêmes se prêtent au « jeu », puisque, dans le cas qui nous intéresse ici, la ville d’Ingersoll a elle aussi concouru au financement. Vous l’aurez compris : c’est en cette localité que se trouve le fameux site de production fraîchement rénové. L’impact positif sur la création d’emplois dans la zone est clair – et l’essai devrait se transformer en bien d’autres points du pays (et du globe), sous l’impulsion de General Motors.
Passage au tout électrique en Ontario : que cela laisse-t-il présager pour l’Europe ?
Nous avons promis d’établir un lien clair avec les préoccupations européennes : nous y voilà ! En réalité, cet événement canadien n’a probablement rien d’étonnant pour nos lecteurs. Sur le vieux continent aussi, les grandes marques automobiles, les fabricants, les localités, très souvent en étroite collaboration avec les instances étatiques, organisent le « passage au vert ». Par exemple l’usine Stellantis de Mirafiori, en Italie, va aussi passer au tout électrique.
Et c’est vraiment le secteur professionnel, celui des livraisons, des transferts, de l’import et de l’export qui est concerné en priorité. Bien sûr, le même genre de changements s’observe pour les particuliers : au gré des années, les offres de véhicules thermiques chutent sensiblement, tandis que l’hybride ou le 100% électrique fleurissent d’une page à l’autre des catalogues.
Toutefois, et on le remarque bien à travers cette inauguration, ce sont bien les entreprises de distribution qui fournissent les efforts les plus larges. Il y a une idée manifeste d’exemplarité : le fait qu’un acteur d’envergure comme DHL ou FedEx franchisse le pas permet d’espérer un effet boule de neige.
Au-delà, la question du volume est importante. Les livreurs, par exemple, font partie (malgré eux) des plus importants pollueurs. Et pour cause : les courses sont constantes, exigeantes, en toutes circonstances. Engager la transition écologique là où elle se fait particulièrement pressante permettra (et permet déjà) d’observer des changements réels, pour un air plus propre… et une planète en meilleure santé.