De nos jours, il est beaucoup plus fréquent d’envoyer des e-mails que des lettres manuscrites. Mais La Poste n’a pas cessé ses activités pour autant ! En effet, le shopping en ligne rencontre un succès phénoménal – et la crise pandémique n’a fait que le confirmer.
Face à ce succès, le groupe doit affiner sa stratégie dans de nombreux domaines ; que ce soit en termes d’effectifs, de logistique… ou encore, et c’est la marotte universelle de ces dernières années, sur le plan écologique.
My Utilitaire vous propose de revenir sur quelques très récentes annonces à cet égard. Un dossier de presse, émanant de l’organisme postal lui-même, a mis en évidence les perspectives de La Poste pour la suite des années 2020 – notamment en ce qui concerne sa flotte automobile. Voici quelques explications à ce sujet.
L’air pur en priorité : un nouveau paradigme dans le sillon de la loi Climat et Résilience
La loi Climat et Résilience redistribue les cartes à plusieurs niveaux : les propriétaires doivent par exemple faire face à de nouveaux défis en termes de rénovation énergétique. En ce qui concerne la gestion de la pollution, on citera notamment l’extension et la surveillance des fameuses ZFE ou zones à faibles émissions.
Pour rappel, il s’agit de secteurs urbains au sein desquels les véhicules jugés trop polluants (selon les critères sous-jacents aux certificats qualité de l’air) ne sont pas autorisés à circuler.
Bien sûr, cette réglementation impacte directement les planifications et les approches organisationnelles de La Poste. Au cours des livraisons, les coursiers sont amenés à pénétrer ces zones particulières… et il apparaît donc nécessaire d’adapter l’assignation des véhicules aux nouvelles normes.
Selon le communiqué qui nous sert ici de référence, à partir de 2025, une partie de la loi Climat et Résilience rendra les ZFE obligatoires dans les zones urbaines dépassant les 150 000 habitants. Étant donné toute la force humaine et les multiples véhicules à gérer, ce délai s’avère particulièrement court.
C’est pourquoi, à La Poste, une redéfinition de la logistique urbaine est en mouvement. Pour reprendre les termes utilisés par les porte-paroles, on assiste à un « verdissement de la flotte », mais aussi à une « décarbonation des activités ».
Alors, en quoi cela consiste-t-il plus exactement ? À quels changements faut-il s’attendre ?
Une transition écologique de grande envergure pour La Poste
Comme on l’a expliqué tout à l’heure, La Poste est loin d’avoir baissé le rythme de ses prestations au cours des dernières années. Les besoins se sont déplacés, mais restent bien réels, et exigent une adaptation de tous les instants.
En ce qui concerne la transition écologique, elle doit être agencée à tous les niveaux. De la récupération au stockage, jusqu’à la distribution évidemment, certaines pratiques, certains choix matériels doivent être opérés.
Tous ces changements, encore une fois, sont guidés par les enjeux verts. La Poste a d’ailleurs mis en place son propre horizon 2030, sous la bannière « La Poste 2030, engagée pour vous », qui permet de poser des jalons clairs pour tous les acteurs du groupe.
Si l’on « zoome » sur le parc automobile actuel, il est question de « 42 000 véhicules à faibles émissions » pour l’ensemble de la flotte européenne, dont 37 000 concernent le territoire de l’hexagone. Il est évident que le changement ne peut se faire du jour au lendemain – ne serait-ce que pour des raisons budgétaires. Mais les ambitions sont réelles.
Cette mission décarbonation requière un investissement pour le moins colossal, avec une enveloppe de 200 millions d’euros allouée à la transition – le cap budgétaire étant, au demeurant, fixé à 2025.
Que prévoit La Poste concernant sa flotte de véhicules utilitaires ?
Vous l’auriez sans doute deviné : c’est sur les véhicules électriques que le groupe postal français mise pour paver les routes de la décarbonation. Toujours selon la balise 2025, il est question pour les gestionnaires de compléter la flotte avec pas moins de 8 000 véhicules utilitaires mus par une batterie. À l’heure où le dossier de presse a été publié, le nombre de véhicules à faibles émissions était chiffré à 37 000 déjà (incluant également les vélos à assistance électrique)
D’ailleurs, les rédacteurs en ont profité pour signifier les accomplissements de la firme en termes d’amoindrissement des particules et d’oxyde d’azote émis. L’idée étant, d’ici l’important cap 2025, d’atteindre une réduction de 60% par rapport aux chiffres enregistrés en 2015.
Conduite « verte » : une stratégie qui dépasse et transcende le remplacement des véhicules
Les changements opérés par la fameuse compagnie jaune ne s’arrêtent pas à des questions d’acquisitions au sein des équipes de postiers, de gestionnaires…
La Poste s’impose également en tant que partenaire auprès de certaines métropoles françaises (22 plus exactement) afin d’encourager et d’optimiser la transition écologique ; y compris dans le secteur privé. En somme, il est question « d’aligner », au moins en partie, les initiatives prises par le groupe avec celles des collectivités. D’encourager la mise en place d’une logistique globale, porteuse, qui faciliterait le passage « au vert ».
Parmi les modalités d’action, on peut compter sur une vraie « mise à jour » des parcours empruntés, des grands axes de distribution ; sans nuire à l’efficacité des services, mais en privilégiant une dynamique en accord avec les impératifs écologiques.
On peut prendre un exemple concret : celui des bornes de recharge. Les propriétaires (ou utilisateurs, dans le cadre professionnel) de véhicules utilitaires électriques doivent pouvoir compter sur la présence régulière de stations sur leur route. La Poste mobilise ses ressources pour enrichir et agencer des réseaux « de recharge et de ravitaillement » pertinents, que ce soit pour les moteurs électriques classiques, l’alimentation des piles à hydrogène ou le bio-GNV.
L’on parle donc bien de collaboration parce que l’organisme postal fait profiter de ses propres innovations, de sa propre réorganisation à l’ensemble du territoire. L’installation des espaces de recharge doit pouvoir profiter à d’autres utilisateurs, et ainsi encourager, étendre la mobilité douce.
La Poste : un acteur majeur de la transition écologique pour les VU ?
Puisque La Poste place les véhicules utilitaires au cœur de son système, il est naturel qu’elle se trouve aux premières loges de la transition écologique dans ce domaine. Les ingénieurs et planificateurs doivent prendre de nouvelles habitudes, de nouvelles résolutions aussi, pour atteindre les objectifs fixés.
Ce qui est plutôt réjouissant, c’est qu’à plusieurs égards, les propriétaires et/ou conducteurs d’utilitaires pourront bénéficier de nouvelles infrastructures (typiquement les bornes de recharge) propres à faciliter leurs déplacements quotidiens.
Évidemment, My Utilitaire va surveiller de près l’évolution de cette dynamique.
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