Si l’hydrogène peut sembler être une technologie du futur et donc encore très lointaine, Citroën entend bien démontrer le contraire et souligner l’intérêt de la pile à combustible et de son application concrète à destination des professionnels. Et c’est avec son ë-Jumpy Hydrogen que la marque aux Chevrons nous en fait la démonstration. Considérant l’hydrogène comme un enjeu majeur « participant à l’objectif de neutralité carbone du Groupe Stellantis » comme tient à le souligner Marc Chevallier, Citroën n’a pas attendu (après le déploiement d’une gamme complète d’utilitaires 100 % électriques) pour commercialiser en série son ë-Jumpy Hydrogen et ce depuis 2021 !
L’hydrogène : technologie efficiente et zéro émission
Réponse zéro émission associant deux sources d’énergies, Citroën ë-Jumpy Hydrogen se dévoile techniquement. Son architecture combine le meilleur de deux technologies : une pile à combustible hydrogène d’une part et une batterie électrique d’autre part. De quoi alimenter le moteur électrique et entraîner la chaîne de traction tandis que le seul résidu libéré est alors de la vapeur d’eau. Au programme : une batterie lithium-ion de 10,5 kWh, qui assure la puissance lors des démarrages ou accélérations et la récupération d’énergie à la décélération et une pile à combustible de 45 kW reliée à un dispositif de stockage d’hydrogène de 4,4 kg utiles, qui garantissent l’autonomie du véhicule. Cela représente trois réservoirs cylindriques à 700 bars de pression en fibre de carbone. Ces « bonbonnes » comme les appelle plus familièrement le chef de gamme, trouvent leur place sous le plancher, près de la batterie implantée sous les sièges à l’avant. Et bien sûr, cette intégration a été pensée intelligemment afin de ne pas impacter la capacité de chargement, si chère aux professionnels sur le segment des utilitaires.
Production du ë-Jumpy Hydrogen : une « montée en cadence progressive » sur les chaînes
En tant que professionnels, vous connaissez forcément le Citroën Jumpy, ce fourgon thermique polyvalent qui a succombé à l’appel de l’électrique, au cœur de la stratégie de la marque. Baptisé ë-Jumpy et plébiscité par les pros dans sa version 100% électrique élue « International Van Of The Year 2021 », il va encore plus loin.
Si aujourd’hui celui qui est produit en France à Hordain (dans le Nord) est ensuite transformé en utilitaire roulant à l’hydrogène au Centre de Recherche et Développement sur la pile à combustible à hydrogène à Rüsselsheim en Allemagne (centre d’expertise du Groupe Stellantis en la matière), demain tout se passera sur notre propre territoire. Le développement de la technologie de la pile à combustible prend en effet une autre dimension. Le constructeur l’a récemment annoncé, cette production sera directement assurée sur la ligne multi-énergie du site de Hordain dès 2024. Passant ainsi de « 1000 unités / an » actuellement à plus de « 5 000 unités /an » à cet horizon, explique très optimiste Marc Chevallier. Des volumes inédits incluant bien sûr le cousin Peugeot en France mais également Opel sur d’autres marchés européens, comme l’Allemagne.
ë-Jumpy Hydrogen : de nombreux avantages à la clé pour les pros
« Technologie complémentaire à celle de l’électrique » (et non destinée à la remplacer) afin de cibler et couvrir les besoins spécifiques des entreprises, l’offre hydrogène s’adresse prioritairement à ceux qui parcourent de longs trajets et de longues tournées ou opèrent des astreintes 24/7. ë-Jumpy Hydrogen constitue clairement un outil de travail de premier choix pour ces métiers qui, comparativement à un utilitaire 100% électrique, ont besoin de disposer d’une plus large autonomie et qui n’ont pas le temps de recharger leur véhicule au cours de la journée.
Avec ë-Jumpy, le passage à l’hydrogène n’implique pas de compromis. Bien au contraire cette nouvelle énergie a plus d’un tour dans son sac. Et pour causes, son temps de ravitaillement est limité à 3 minutes seulement, « ce qui équivaut au temps passé à la pompe sur un véhicule thermique » rappelle Marc Chevallier, et surtout 20 fois plus rapide qu’une recharge électrique sur borne publique. Son autonomie, quant à elle, atteint 400 kilomètres. Un vrai gain de temps et de productivité, pour ceux qui ne peuvent pas immobiliser leur véhicule trop longtemps et doivent maximiser son exploitation dans leurs activités quotidiennes. Tout cela en réussissant l’exploit de conserver les capacités et la praticité éprouvées de l’utilitaire. Ainsi il dispose d’un volume de chargement identique à la version électrique (5,3 m3 en taille M et 6,1 m3 en XL). Même pertinence pour la charge utile évaluée à 1 000kg ou la largeur utile entre le passage de roues de 1,25 m adaptée aux fameuses euro palettes.
Soulignons également grâce à cette technologie, une moindre sensibilité aux températures extérieures ou au transport de charges lourdes. Par ailleurs, tout comme l’électrique, l’hydrogène apporte aux utilisateurs le même sentiment de confort lié à la conduite fluide et silencieuse qui contribue à leur bien-être global à bord. Et dernier argument en sa faveur, ë-Jumpy Hydrogen offre en toute logique l’accès aux zones à faibles émissions. Avec zéro émission de CO2, les pros pourront continuer à circuler librement à son volant dans les zones urbaines réglementées.
Et si cette offre hydrogène peut intéresser de nombreuses sociétés s’inscrivant dans une démarche de réduction de leur empreinte environnementale et de verdissement de leurs flottes (les livraisons du dernier km, les collectivités, les industriels…) Citroën a souvent relaté le cas de SUEZ, qui a participé au test grandeur nature du ë-Jumpy Hydrogen sur son site pilote de Carcassonne, où SUEZ investit pour la production d’hydrogène vert. Un modèle et une énergie qui permettent l’adéquation entre les prestations offertes et les usages exigés par les activités quotidiennes de ses agents.
De belles ambitions et des offres packagées pour ë-Jumpy Hydrogen
Alors que depuis plus de 100 ans Citroën n’a cessé d’innover pour s’adapter aux évolutions de la société et faciliter la vie des professionnels, Citroën ë-Jumpy Hydrogen en est l’illustration parfaite. « On est au début de quelque chose de nouveau » reconnaît Marc Chevallier. D’ailleurs, il est bon de préciser que l’avenir de ce modèle -qui convainc déjà les professionnels par sa polyvalence et ses qualités en usage intensif et qui s’intègre dans la stratégie plus globale du groupe Stellantis – s’annonce sous les meilleurs auspices avec des ambitions fortes sur les deux prochaines années. Et c’est sans compter sur l’arrivée d’un grand frère « ë-Jumper Hydrogen » en 2025 ajoute Marc Chevallier.
Reste cependant un frein côté infrastructures, même si celles-ci sont bien évidemment amenées à se développer incluant les stations de recharge et la production en tant que telle. D’importants investissements sont en cours et se poursuivront sur les prochaines années dans de nombreux pays européens, dont en France. « Tous les acteurs doivent mettre la main à la pâte : les états, les constructeurs, etc… » insiste Marc Chevallier. Preuve supplémentaire avec la tenue du Salon HyVolution, tout est actuellement fait pour démocratiser cette technologie de taille, qui intervient dans un contexte énergétique de changements sans précédent. La question du prix reste également posée car le coût d’achat est encore relativement élevé en attendant une possible « économie d’échelle » et ce malgré l’éligibilité au bonus écologique et autres aides gouvernementales, régionales ou locales. Mais à ce sujet le groupe Stellantis a semble-t-il déjà tout anticipé. Comme tient à nous l’expliquer Marc Chevallier, des solutions « clés en mains » élaborées en partenariat avec Engie Solutions ont été récemment annoncées. Cela se concrétise par des offres BTOB « packagées » adaptées à la taille des flottes, qui incluent station de recharge et véhicules hydrogène et vont même jusqu’à la production d’hydrogène sur site.