Goupil, une entreprise française plus que rusée

Goupil-siege

Goupil, concepteur et fabricant des micro-utilitaires 100% électriques G2, G4 et G6 est une entreprise bien française même si elle appartient au groupe américain Polaris, qui lui laisse une très grande autonomie. Elle est installée dans la commune rurale de Bourran dans le Lot-et-Garonne (47) et se distingue aujourd’hui par ses succès économiques, sociaux et environnementaux.

Depuis 3 ans, grâce à un plan d’investissement de 5 millions d’euros, Goupil va de l’avant à marche forcée. L’entreprise qui œuvre pour l’électrification des flottes professionnelles, a pu rapatrier et internaliser ses process de peinture et de soudure, mais également développer ses infrastructures. C’est ainsi qu’elle inaugurait le 26 septembre dernier (la rédaction MyUtilitaire s’est rendue sur place pour l’occasion) : deux nouveaux bâtiments de 800 m2, l’un dédié à la logistique, le second à l’accueil et une extension des bureaux de R&D et de prototypage tandis que les lignes de production étaient largement modernisées.

Une forte politique RSE

« Tous nos investissements s’inscrivent dans une forte politique de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) », explique Olivier Pelletier au moment où il transmet la direction générale de l’entreprise à Philippe Hugue. Il « passe la main » fort d’une réussite qui n’a que peu d’équivalents. « Le développement durable s’exprime dans nos gènes », dit-il. « Nous cherchons à faire vivre notre territoire et mettons en valeur les structures locales en nous adressant au lycée professionnel de Nérac pour nos buffets par exemple. Par ailleurs, dans le cadre d’une politique RH qui prend en compte la qualité de vie au travail (QVT) et la valorisation des talents en interne, nous avons élaboré un programme de collaboration avec le département, la CCI et l’association Lot-et-Garonne Grandes Écoles DTGE 47. Nous accueillons des stagiaires et des alternants dans tous les métiers, finances, marketing et communication, administration, mais aussi bureau d’études. Dans le même temps, nous nous intéressons à l’empreinte carbone de nos salariés et de notre usine. Nous avons instauré 2 jours de télétravail pour tout le monde hormis les productions et il existe un programme de covoiturage très efficient puisqu’utilisé par 25% de notre personnel ».

Recyclabilité, « upcycling », « refurbishing », des mots qui ont un sens même en français

Pour ce qui est de l’usine, tous les flux sont surveillés de très près. À commencer par les flux électriques. Des LED ont été installées dans tous les bâtiments, un investissement sans retour attendu avant plusieurs années, des pompes à chaleur ont remplacé les anciennes installations et 5 500 m2 de panneaux photovoltaïques ont été placés sur les toits pour une production de 2 millions de kWh par an, le double de la consommation actuelle de l’usine, visant à l’autoconsommation énergétique. « Cette mise en place du solaire doit nous amener à ne plus utiliser que de l’électricité décarbonée. Nous voulons consommer moins, mais aussi consommer mieux », insiste Olivier Pelletier qui ajoute : « cela nous a naturellement obligé à revoir tous nos process de fabrication. Nous essayons de vendre des produits vertueux et nous demandons à nos partenaires, nos revendeurs d’avoir recours à de l’électricité verte, par exemple ». On l’aura compris, les cahiers des charges de Goupil sont de plus en plus stricts et les critères environnementaux rentrent en jeu dans les choix de l’entreprise.

Goupil cherche aussi à optimiser les cycles de fin de vie de ses véhicules. Le taux de recyclabilité des pièces, pack de batteries compris, est de l’ordre de 95% et sur les futurs produits, il y aura de plus en plus de matériaux recyclés (upcycling). L’écoconception et la valorisation des véhicules de seconde vie en crédit-bail ou en location de moyenne et longue durée (reburbishing), sont aussi au cœur de la stratégie de l’entreprise lot-et-garonnaise. Goupil qui est certifié ISO 9001 et ISO 14 001 depuis 2022, a également fait du local sourcing une autre de ses priorités. 70 à 85 % des fournisseurs sont français ou européens et c’est un chiffre en nette progression. Certes la Chine reste un incontournable pour les cellules de batteries en particulier, mais les dirigeants de Goupil sont confiants et des solutions seront trouvées pour qu’à terme ce « problème » soit résolu.

Un G6 plus sûr et plus confortable en 2024

« Le design est, à nos yeux, très important pour réduire notre empreinte carbone et celle de nos clients », affirme Olivier Pelletier. « Nos véhicules sont focalisés sur les besoins des utilisateurs et dans ces conditions, il n’y a pas de place pour l’inutile. Toutes les solutions que nous proposons et qui sont souvent élaborées avec nos clients, vont dans le sens de l’efficacité, de la praticité, de la fonctionnalité ». N’est-ce pas là le premier des « bons usages » ?

« Aujourd’hui nous produisons 3 500 véhicules par an contre 1 500 en 2015 », conclut Olivier Pelletier. « D’ici 2026, nous devrions produire 5 000 utilitaires, portés par un marché qui se doit de respecter les législations en vigueur et la volonté des collectivités territoriales de limiter les émissions de CO2 avec, notamment, l’instauration des ZFE-m (Zones à faibles émissions mobilité) ». L’aventure Goupil continue et s’accélère avec d’ici à quelques mois, l’arrivée de la génération 2024 de son produit phare, le G6. Lancé en 2021, ce micro-utilitaire se fait encore mieux équiper, plus sûr (ABS/ airbag) et plus confortable.

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