Leçon d’histoire : l’utilitaire Daimler de 1899 au Musée de Stuttgart

Daimler-1899

À l’ère des bêtes de course électriques, des mastodontes tout-terrain et des écosystèmes ultra connectés, les véhicules utilitaires connaissent un essor sans précédent. Et la plupart des innovations se placent dans une perspective… utilitaire, justement, afin de satisfaire les professionnels, de les accompagner au cours de leur mobilité quotidienne.

Cette ambition occupait déjà les industriels de Daimler à la toute fin du XIXème siècle. Si vous avez l’occasion de vous rendre au Musée Mercedes de Stuttgart – visite que nous vous recommandons vivement si vous allez en Allemagne – vous pourrez justement admirer les ancêtres de nos VU d’aujourd’hui. Des ancêtres qui, loin d’atteindre la sophistication actuelle évidemment, montrent à quel point l’aspiration au « toujours mieux » technologique ne date pas d’hier.

Une fois n’est pas coutume : MyUtilitaire vous propose donc un petit retour dans le temps. À l’époque du Daimler de 1899, le précurseur du Sprinter, entre autres…

(Voir aussi notre reportage sur le Salon Rétromobile, si plonger dans le passé vous intéresse !)

Dispositif de refroidissement, charge utile… la modernité à l’ancienne

Parmi les nouveautés que proposait ce véhicule utilitaire à l’époque de sa sortie (où Mercedes-Benz s’appelait Daimler, donc, pour simplifier), on compte notamment un système de refroidissement dernier cri. L’aération est rendue possible par un module ingénieux, dont la grille trouée permet d’atteindre un équilibre thermique plus rapidement qu’auparavant.

Le principal atout de cette avancée technique réside en un gain de puissance. La surchauffe du moteur « bride » indéniablement les capacités d’un véhicule. Elle est le témoin de ses limites – des limites repoussées grâce au concours des experts tels que Wilhelm Maybach, justement à l’origine du composant circulaire qui nous intéresse ici.

En ce qui concerne la capacité de chargement, elle peut paraître risible de nos jours. Il faut cependant se replacer dans le contexte de l’époque. Le Daimler de 1899 laissait aux usagers une marge de 500 kg pour le transport des marchandises. Le tout sans compromettre la propulsion de l’engin, se hissant jusqu’à une vitesse de 16km/h (5,6 ch).

Une année plus tard, et selon le principe des versions encore appliqué aujourd’hui (les professionnels ont le choix entre plusieurs variantes, en fonction de leurs besoins et de leur budget), on a pu apprécier des espaces prêts à accueillir 800kg… voire 3200 kg de charge utile.

Le confort : une préoccupation déjà centrale à la fin du XIXème siècle

Nous avons souvent l’occasion d’en parler au gré de nos billets sur MyUtilitaire : le confort est synonyme de productivité pour les professionnels qui sont amenés à se déplacer souvent. Le conducteur se montrera bien plus efficace à bord d’un moyen de transport correctement aménagé, agencé pour faciliter la prise en main et l’installation.

Tout n’est pas encore au point en 1899 ; en cas de caprices météorologiques, rien n’est encore prévu pour protéger le conducteur assis sur un banc (tel un cocher livrant ses marchandises avec sa charrette). On perçoit encore les restes des dispositifs plus anciens, les véhicules dits « hippomobiles », et donc tractés par des chevaux ! Le terme « cheval » utilisé au moment de décrire la puissance d’un véhicule a d’ailleurs été élaboré en référence à cette technologie… galopante.

Quelques vieilles habitudes subsistent, donc, mais il y a tout de même plusieurs améliorations à noter. Sur le plan pratique et ergonomique, les différents « outils » du conducteur se veulent mieux répartis et plus accessibles (volant en bois, colonne de direction verticale…). Le klaxon devient une valeur sûre, et contribue à l’optimisation de la sécurité routière (si l’on se permet l’utilisation anachronique du mot !). Et dernier élément de confort notable : les roues en bois à rayons – plus grandes à l’arrière qu’à l’avant-  dotées de pneus en caoutchouc (et non pneus acier).

Car oui, comme on le disait en guise d’introduction, c’est l’accessibilité et la commodité qui ont toujours guidé les développements dans le secteur du véhicule utilitaire. Les constructeurs automobiles dévoués à cette branche apparaissent comme de véritables « partenaires » au service des entreprises, qui voient les potentialités se dessiner à mesure que les modèles sont révélés.

En 1899 déjà, une constellation de possibilités

On l’a mentionné plus tôt : il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les gammes des « véhicules d’affaires » rejoignent les brochures spécialisées. En ce qui concerne le Daimler de 1899, ce ne sont pas moins de 5 déclinaisons qui ont été mises en circulation. Celles-ci présentaient des différences au niveau de l’espace arrière réservé aux chargements, par exemple.

Et finalement, Mercedes n’a jamais abandonné ce souci de polyvalence. C’est même l’une des principales caractéristiques de la firme. La diversification du panel permet de répondre à des attentes variées, limitant forcément les risques de déception au moment d’acquérir un VU parce que telle ou telle fonctionnalité manque à l’appel.

La flexibilité du Daimler 1899 se ressent jusqu’à la diversité de ses dimensions : on pouvait, notamment, compter sur un modèle de 3,4m… ou de 4,6m de longueur. La largeur, quant à elle, n’oscillait qu’entre 1,7m et 1,8.

Le Musée Mercedes-Benz : retour vers le futur

Venir à Stuttgart et admirer les pièces de musée conservées soigneusement par Mercedes-Benz permet une sorte de retour vers le futur. Plus exactement, les visiteurs sont invités à constater comment, à la fin du XIXème siècle déjà, les têtes pensantes de l’illustre marque se tournaient vers l’avenir. Le Daimler 1899 était un précurseur comme le groupe allemand en a beaucoup livré par la suite. De nos jours, cette soif d’innovation ne s’est pas tarie. Les enjeux ont résolument changé, cela dit : c’est désormais le passage à la motorisation électrique qui est sur toutes les lèvres. (Ne manquez pas les informations relatives au Nouvel eSprinter 100% électrique)

Gageons, cela dit, que Mercedes-Benz saura relever les défis du XXIème siècle comme elle parvenait déjà à affronter ceux du XIXème et du XXème ! C’est en tout cas ce à quoi le constructeur -fabricant d’utilitaires depuis plus de 125 ans – s’engage.

Crédit photos Mercedes

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