Carrefour et Goggo Network : en route vers la livraison autonome

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En décembre 2022, le géant de l’agroalimentaire Carrefour et la récente structure allemande Goggo Network, spécialisée dans la mobilité « de demain », ont annoncé un partenariat. Il concerne justement la mise en place de solutions ayant trait à la transition écologique.

Chez MyUtilitaire, nous suivons de près les annonces faites dans ce domaine. En effet, cela permet aux professionnels, qu’ils soient gestionnaires de flotte, chauffeurs ou à n’importe quel autre poste analogue, de jauger la manière dont les solutions de transport se transforment.

Il est donc temps de livrer quelques informations à propos d’une association largement plébiscitée au ministère de l’écologie.

Quelques mots sur Goggo Network

Carrefour n’est plus vraiment à présenter – c’est l’un des acteurs les plus actifs de l’Hexagone. Pour l’anecdote, il s’agit même de la franchise ayant lancé le premier « hypermarché » dans les années 1960. Depuis, ce grand ponte de la distribution alimentaire a pris ses marques aux quatre coins du monde, que ce soit en Belgique, en Italie ou, beaucoup plus loin, au Brésil !

Goggo Network n’a pas le même destin. Et pour cause : on la considère encore comme une start-up, dont les activités ont pris racine en 2018. Sa première grande initiative a consisté en la création d’un service éponyme (le Goggo Network, donc) ; un réseau donnant accès à des scooters électriques (et donc n’entraînant aucune émission de CO2) selon le principe du libre-service. Le même qu’on retrouve avec les Vélib’ parisiens, notamment.

En parlant de Paris, la capitale française est l’une des trois métropoles à avoir accueilli, pour l’instant, les installations de la nouvelle société allemande. On retrouve également des stations à Berlin évidemment, et à Madrid (Espagne).

Cependant, Goggo Network ne s’occupe pas seulement de mettre en place et de gérer ces espaces de location. Au-delà, ils se positionnent de plus en plus clairement comme des intervenants actifs dans la modernisation écologique des flottes professionnelles. En d’autres termes, ils se mettent au service des structures désirant décarboner l’ensemble ou une partie seulement de leurs activités supposant l’utilisation d’un véhicule. On garde, en filigrane, l’idée d’une prestation « libre-service », mais avec pour usagers : les employés, cadres et autres intervenants concernés.

Une association verte entre Carrefour et Goggo Network : en quoi cela consiste-t-il ?

Maintenant que vous en savez un peu plus sur Goggo Network, l’on peut aborder le cœur du sujet : l’action conjointe avec Carrefour.

L’épicentre du projet, c’est le concept de Drive Mobile. Cela rejoint en réalité ce que nous évoquions quelques lignes plus tôt quant aux solutions mises à la disposition des véhicules électriques. Il ne s’agit pas d’un scooter en l’occurrence, mais d’une navette, qui a fait ses premiers tours de roues le 6 décembre dernier. Une première en France.

Quinze kilomètres sur la route qui n’ont rien d’anodin. Ils ont été parcourus jusqu’à 70km/h en conduite autonome… autrement dit sans pilote humain. Bien sûr, la zone de test s’est avérée très limitée, pour commencer. Elle n’a concerné que le plateau de Saclay (dans le nord de l’Essonne 91), l’un des terreaux de formation universitaire les plus prolifiques de l’agglomération parisienne. Les étudiants de l’Institut Polytechnique de Paris ont notamment pu tester cette innovation.

Récapitulons le déroulé des opérations :

  • Tout commence via une application. La personne qui désire faire ses achats chez Carrefour se connecte et, comme pour de nombreux autres logiciels du genre, passe sa commande en naviguant au gré des menus interactifs.
  • La cliente/le client est invité(e) à faire son choix parmi plusieurs horaires. Elle/il est d’ailleurs invité(e) à se rendre précisément au lieu déterminé pour récupérer ses courses.
  • Avant cela, les employés du Drive (à Massy en l’occurrence) vont charger l’ensemble des commandes reçues et réunies par un autre système autonome.
  • Chaque « pack » de denrées et d’objets choisis est rassemblé au sein d’un même casier.
  • La fameuse navette élaborée par Goggo Network va alors se rendre sans intervention humaine jusqu’au plateau.
  • Là, si le consommateur est bien au rendez-vous, il déverrouille le casier grâce à un code et récupère ses courses. Les confusions sont en principe impossibles, grâce au système de compartimentation.

L’automatisation des livraisons : faut-il (encore) s’inquiéter pour la force de travail humaine ?

À la lecture de ces quelques lignes, vous vous dites peut-être que l’on se dirige vers une société trop automatisée. C’est en tout cas ce que certains redoutent.

Cette crainte est légitime, mais rassurons les plus alarmés : il n’est pas question de remplacer tous les livreurs par des robots. D’abord parce que certaines zones géographiques ne laissent entrevoir que très difficilement une telle transition. Ensuite parce que cela suppose le déploiement de moyens importants.

Finalement car la présence de plusieurs employés, même au plus fort de ce service, reste indispensable : Carrefour doit pouvoir compter sur des étapes de vérification, de contrôle, et la technologie atteint ses limites pour certaines parties du trajet (typiquement le chargement des commandes).

Il n’y a donc pas lieu de peindre le diable sur la muraille. L’initiative s’avère plutôt positive, et s’oriente vers un gain de productivité. Il y a aussi un volet écologique, finalement assez marginal, mais réel. On vous explique pourquoi.

Quelle est la dimension écologique de cette union logistique entre Carrefour et Goggo Network ?

La dynamique verte qui sous-tend la navette autonome n’apparaît pas forcément comme une évidence. Alors certes, il s’agit d’un engin électrique. Le contraire n’aurait aucun sens. Mais puisqu’il s’agit d’un nouveau service… peut-on vraiment parler d’une action écologique ?

Sans que l’impact ne soit vertigineux à ce stade, on peut dire que oui. Et la raison est assez simple : les client(e)s n’ont plus à se déplacer jusqu’au drive pour récupérer leurs commandes. Les véhicules thermiques ne seront donc plus lancés sur les routes à cette occasion.

Sur un plan plus politique, on peut également y voir une démonstration. Une démonstration de ce dont les dispositifs modernes sont capables, sans engendrer de pollution ni sacrifier la qualité des services. Au contraire.

En s’intéressant à cette innovation, et en faisant confiance aux visionnaires de Goggo Network, le magnat des hypermarchés français s’érige précurseur d’une pratique « futuriste ». La marque allemande, de son côté, gagne en visibilité et fait davantage parler d’elle. Comme dans cet article, par exemple !

Nous verrons, quoi qu’il en soit, dans quelle mesure ce projet pilote entraînera l’extension des réseaux de livraison autonome. Parions que le duo n’a pas dit son dernier mot.

La logistique du dernier kilomètre qui est un enjeu dont nous vous avons déjà parlé pour Toyota, H&M

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