La transition énergétique est aussi une affaire de diversité. De diversité dans les moyens déployés pour atteindre les objectifs verts, donc. Les scientifiques du monde entier mettent au point, testent, homologuent des technologies visant à réduire idéalement (et in fine à supprimer) l’impact négatif de la mobilité sur notre environnement.
Parmi les pistes exploitables, et déjà exploitées à certains égards, il y a celle des biocarburants durables. Un récent communiqué de MAN nous donne l’occasion de revenir sur ce concept et sur les perspectives dessinées.
Et la thématique n’est pas abordée au hasard : un partenariat a été signé en juillet 2022 entre MAN Truck & Bus France, Neste, leader mondial du HVO, et Atens, fournisseur multi-biocarburant en France. Il a dessiné les contours d’un engagement toujours plus marqué en ce qui concerne la mise à profit des biocarburants durables pour une mobilité décarbonée.
MAN préconise ainsi les biocarburants durables plutôt que les énergies fossiles dans leur ensemble, et pour preuve toute la gamme MAN (camions, bus et utilitaires) est compatible HVO 100.
Un « biocarburant durable » : de quoi s’agit-il ?
Nous sommes certains que le lecteur peut deviner ce qui se cache derrière le terme « biocarburant durable », mais une petite explication évitera les malentendus ou les omissions.
Un « biocarburant durable », donc, est produit à partir de matières organiques renouvelables. On pense notamment :
- À certains végétaux, dont la canne à sucre, le maïs, le colza…
- Aux résidus agricoles. Il y a, entre autres, les pailles de céréales, les résidus d’olives, de riz…
- Aux déchets alimentaires, à l’instar de certaines huiles usagées, graisses animales, marc de café, pelures de légumes, pâtes à pain non employées…
À première vue, tous ces « restes » sont inexploitables, et donc inexploités. Quelqu’un qui ne connaît pas ou mal le principe de l’économie circulaire négligera très certainement le potentiel énergétique de ces différents éléments. Mais il est justement essentiel qu’un effort de promotion, de sensibilisation soit soutenu à travers le monde pour donner à cette forme de « recyclage » une vraie chance.
Alors certes, l’on ne peut espérer le même rendement qu’avec d’autres sources. Toutefois, chaque approche, chaque démarche concourt, à sa manière, au changement des habitudes de production. En l’occurrence, plutôt, aux gestes d’évacuation et de récupération.
Les biocarburants : une solution doublement intéressante
Le but est naturellement de réduire la consommation des carburants fossiles, dont l’essence et le diesel, privilégiant ce que la nature offre organiquement (et pour cause).
Nous n’entrerons pas dans les détails scientifiques relatifs à ces innovations. Citons tout de même un principe célèbre : celui de la méthanisation. Elle consiste à dégrader les matières organiques dans des conditions très particulières. Les résidus se décomposent en absence d’oxygène. Il s’en dégage un gaz, le méthane, qui montre des propriétés énergétiques intéressantes.
Le moment du « zoom » est venu. Quels sont les choix opérés, quels sont les investissements consentis pour renforcer la mise à profit de ces déchets ?
MAN : la figure de proue d’un projet ambitieux valorisant les biocarburants
Le groupe MAN est bien placé pour comprendre et placer en perspective les enjeux du développement durable. Il s’agit, nous reprenons là les explications données dans le communiqué, de promouvoir « les nouvelles énergies auprès de ses clients pour un présent et un avenir plus propre et plus durable » .
Son savoir-faire est complété par celui de Neste, qui avec Neste MY Diesel Renouvelable redéfinit l’utilisation du diesel. La performance est louable : le carburant concerné permet aux clients « de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 90% par rapport au diesel fossile sur l’ensemble du cycle de vie ».
Vous l’aurez compris : le carburant en question se compose de matières premières 100% renouvelables. Ce changement de paradigme, réjouissant et porteur à l’aulne des nécessités écologiques, ne pouvait qu’intéresser MAN. Avant même la conclusion de l’accord, le géant commençait déjà à déployer des offres de biocarburant durable pour certains camions.
Même s’il serait utopique d’imaginer une généralisation rapide de cette alternative, elle n’est pas confinée aux expériences des laboratoires.
Une visite d’usine pour réaffirmer ses engagements
Vous pourriez vous demander pourquoi nous évoquons cette union des forces en 2023… alors que « l’aventure » a pris racine durant l’été 2022.
En réalité, l’exploitation des résidus naturels a bénéficié d’une nouvelle visibilité lors d’un événement récent, fin mai, au sein de la raffinerie de biocarburants Neste à Rotterdam, possédant la plus grande capacité de production d’Europe (2,7 millions de tonnes /an).
L’idée était simple, mais ingénieuse : présenter, sur le terrain en conditions réelles, les opportunités découlant des biocarburants naturels. Les transports étaient au centre de cet événement « pédagogique », puisque les moyens de déplacement collectifs sont des leviers d’introduction et de normalisation intéressants pour les carburants biologiques.
Espérons, en tout cas, que cette rencontre aura permis aux invités de s’imprégner d’une technologie aussi méconnue… que digne d’intérêt. Chez MyUtilitaire, nous vous informerons en tout cas prochainement des avancées et des décisions prises à ce sujet.
