Star du marché de l’utilitaire depuis 1950, le Volkswagen Transporter se renouvelle complètement cette année à l’occasion du Salon IAA Transportation de Hanovre. Grâce à une gamme plus large, notamment en motorisation, cette 7ème génération devrait consolider son statut de star. Premières impressions sur le salon.
Dans le milieu du véhicule utilitaire, l’arrivée d’une nouvelle génération de Volkswagen Transporter est attendue avec impatience par ses utilisateurs, et avec méfiance par ses concurrents. C’est l’occasion de nous replonger brièvement dans l’histoire de ce modèle emblématique.
Si la gamme Volkswagen destinée aux particuliers est indissociable de la célèbre Coccinelle, la division Utilitaire du constructeur allemand s’est forgée une solide réputation avec son Transporter. Et pour cause, le premier opus de l’utilitaire de Wolfsburg est présenté en novembre 1949 ! Le VW T1 (1950 – 1967) ou “Bulli” de série voit le jour courant 1950 et va vite devenir une icône intemporelle grâce à une ligne sympathique et un nombre de déclinaisons à donner le tournis. A l’époque, la charge utile maximale était limitée à 750 kg, une valeur honorable d’autant que la motorisation quatre cylindres à plat dérivée de la Coccinelle développait de 24 ch à 50 chevaux selon les versions ! Il sera produit à 1,9 million d’exemplaires.
Presque aussi apprécié que son devancier, le VW T2 (1967 – 1979) va encore faire mieux commercialement, puisqu’il se vendra à 2,14 millions d’exemplaires. Il adopte de série une porte latérale coulissante et teste même une motorisation électrique en 1972, en plus des moteurs toujours dérivés de la Cox.
Un changement radical s’opère en 1979 avec la troisième génération T3 (1979 – 1992) qui cédera aux sirènes du refroidissement liquide et même l’adoption d’une mécanique diesel. L’équipement se veut plus cossu et une version à transmission intégrale voit même le jour. Il se vendra à 1,4 million d’unités.
La véritable bascule s’opère lors de la présentation du quatrième opus T4 (1990 – 2003). C’est bien simple, tout change. Le style devient plus consensuel, le Flat Four disparaît au profit de 4 cylindres en ligne et même d’un VR6 et l’espace de chargement progresse. Les ventes reprennent des couleurs avec 1,9 million de modèles écoulés.
Dans la continuité de son prédécesseur, mais avec une ligne plus statutaire, le VW T5 (2003 – 2015) multiplie les carrosseries et les motorisations, alors que la transmission intégrale plus évoluée ravira les montagnards. Il s’en écoule 1,65 million d’exemplaires.
Venons-en enfin au modèle qui va être remplacé à l’issue de ce salon IAA Transportation 2024 à Hanovre. Le Volkswagen T6 (depuis 2015) s’apprête donc à vivre ses derniers instants commerciaux. Cette version, notamment lors de son restylage de 2019, se distinguait par l’adoption d’une dotation technologique proche des voitures particulières, à l’instar du Digital Cockpit. Côté motorisations, les ventes se sont essentiellement faites en diesel (du TSI existait sur certains marchés), avec un 2.0 TDI fournissant 90, 110, 150 ou 198 ch, et le choix de la transmission intégrale et/ou de la boîte DSG.
Une nouvelle génération très attendue
C’est donc à l’occasion du IAA TRANSPORTATION 2024, le salon international de la logistique, des véhicules utilitaires, des bus et du secteur des transports situé à Hanovre, que nous avons découvert (en exclusivité la veille de l’ouverture), le nouveau Volkswagen Transporter T7.
Si vous êtes un fin observateur des utilitaires, vous aurez remarqué le lien de parenté évident entre le VW T7 et un certain… Ford Transit Custom. Et pour cause, ce nouveau modèle a été conçu en partenariat avec les deux constructeurs.
Le Transporter abandonne donc ses grandes optiques, pour des feux à LED plus effilés et plus discrets, alors que la calandre s’amincit et que le logo VW est désormais plus petit. Le traitement des feux arrière suit la même logique, avec un dessin plus vertical et véritablement Ford dans l’esprit.
Moins brut de décoffrage que le Transporter 6.1, ce nouvel opus affiche une ligne plus équilibrée, mais aussi plus dynamique avec des boucliers plus enveloppants. Sur la finition Panamericana présentée au salon de Hanovre, on apprécie la présence de généreuses protections en plastique brut, notamment autour des passages de roue et des bas de caisse. L’allemand est paré pour affronter la jungle urbaine !
Plus grand, plus logeable ?
La volonté d’améliorer significativement le volume intérieur s’est inévitablement accompagnée par une augmentation des cotes de la voiture. Le Volkswagen Transporter 7 est proposé en deux longueurs : 5,05 mètres (+14,6 cm) et 5,45 m (+40 cm). Si l’évolution dans les centre-villes congestionnés sera forcément moins évidente en raison de ce gabarit XXL, l’augmentation de la longueur permet au Transporter 7 de progresser dans certains domaines.
Mention spéciale déjà pour l’ouverture des deux portes battantes qui permettent un large accès, alors que le seuil de chargement véritablement bas facilitera la dépose des Europalettes. Même constat pour l’ouvrant latéral qui s’avère facile à déverrouiller et dont l’ouverture est large.
Les professionnels veulent aussi des chiffres et Volkswagen a été en mesure de nous les donner sur le Salon. La surface de chargement au sol est désormais fixée à 2,60 m sur le châssis “court”, soit 6,1 cm de mieux qu’auparavant. Cette version atteint même 3 m sur le Transporter à empattement long !
Pourtant, en configuration standard, soit avec le toit normal, le volume d’emport reste identique ou presque à celui de son devancier, soit 5,8 m3 au total. Un volume qui régresse même un peu sur la version longue avec le toit surélevé, puisque Volkswagen avoue désormais 9m3, contre 9,3 m3 auparavant.
Une capacité de traction remarquable
Le Transporter 7 se rebiffe en charge utile, puisque la valeur maximale sur les motorisations diesel est désormais fixée à 1,330 kg (1t en électrique), contre 1 290 kg sur le VW Transporter 6.1.
La firme allemande a aussi amélioré le poids maximal tractable de manière significative, puisqu’il s’établit aujourd’hui à 2,8t (remorque freinée sur pente de 12%), contre 2,5t par le passé. C’est d’ailleurs l’évolution la plus notable du modèle.
Dès le lancement attendu au début de l’année 2025, le Volkswagen Transporter 7 sera décliné en plusieurs variantes : la plus classique, soit la version de type fourgon sans fenêtres à l’arrière, une version “Plus” qui se distingue par une deuxième rangée de sièges, une version fourgon avec cloison en L, une déclinaison Combi avec des vitres à l’arrière et trois rangées de sièges. Suivront ensuite les très attendues versions Caravelle (proche d’un monospace dans son aménagement intérieur) et une version utilitaire à plateau et double cabine.
Un Transporter à l’ère multimédia
Les habitués du précédent Transporter retrouveront leurs marques à bord du septième opus. Si le dessin général est assez proche, l’intégration de l’instrumentation numérique de 12 pouces (le fameux Digital Cockpit Volkswagen) et le grand écran multimédia de 13 pouces font entrer l’utilitaire Volkswagen dans une nouvelle ère. L’équipement suit la tendance du moment avec l’intégration d’Android Auto et d’Apple Car Play, ainsi que les aides à la conduite désormais habituelles dans le monde automobile à l’instar du freinage d’urgence autonome, de l’aide au maintien dans la voie, l’affichage des panneaux de signalisation ou encore l’intégration d’un frein de stationnement électrique pour libérer de l’espace.
Nous avons eu l’opportunité de nous installer à bord du Volkswagen Transporter 7 et force est de constater que la planche présente bien, avec une ergonomie bien pensée et des touches facilement accessibles. Surtout la position de conduite est moins “utilitaire” que par le passé et les matériaux, bien que bruts au toucher, donnent une belle impression de robustesse.
Même impression positive en s’asseyant, avec trois sièges individuels offrant un bon maintien latéral et dont le rembourrage est important comme sur des modèles plus haut de gamme. Dernier détail et non des moindres, l’éclairage de l’habitacle, comme de l’espace de chargement, nous a semblé plus performant qu’avant.
Une palette de motorisations très large et performante
Contrairement à son devancier, qui était avant son remplacement, uniquement proposé en moteurs diesel sur le marché français, le nouveau Volkswagen Transporter 7 offre un choix plus large et surtout plus diversifié, au risque de cannibaliser les ventes de l’ID. Buzz Cargo. Il dispose en effet d’une gamme d’électromoteurs assez large : 136 ch, 218 ch et même 286 ch. On dispose pour ces trois versions électriques d’une batterie de 64 kWh (nets), garante selon le constructeur d’une autonomie d’environ 460 km. Question recharge, la recharge rapide atteindrait les 125 kW théoriques en cycle mixte, alors que la vitesse de recharge serait estimée à 38 minutes pour récupérer de 20 à 80% de batterie.
L’essentiel des ventes devrait pourtant encore se réaliser en diesel, du moins en France. Les blocs, bien que d’appellation TDI, sont bel et bien d’origine Ford et se composent de plusieurs versions : TDI 110, TDI 150 et TDI 170. Notons que les versions hautes peuvent être associées à la boîte DSG, mais aussi à la transmission intégrale 4Motion.
Enfin, une version hybride rechargeable sera aussi proposée avec une puissance confortable de 232 ch. Selon nos indiscrétions, ce modèle PHEV sera associé à une batterie de 11,8 kWh capable de faire rouler le Transporter jusqu’à 57 km en mode 100% électrique.
Si les tarifs ne sont pas connus dans leur détail à l’heure où nous écrivons ces lignes, ils devraient débuter autour des 37 500 € HT en version TDI. Et bonne nouvelle pour les clients, la garantie est désormais portée à 5 ans. De quoi envisager l’avenir professionnel du Volkswagen Transporter 7 avec sérénité.
Par Julien Marcos