Qui a dit que les femmes n’avaient pas leur place au volant d’un véhicule utilitaire ou encore au volant d’un poids lourd ? Beaucoup de mauvaises langues, malheureusement, et depuis longtemps. Mais ce n’est pas une raison pour considérer ce cliché comme reflétant une vérité indélogeable. Certes, il y a plus de conducteurs que de conductrices dans le domaine… mais c’est justement sur la base de ce constat que des programmes de promotion et de sensibilisation sont mis en œuvre.
L’objectif n’est pas d’atteindre un quota de conductrices en particulier, mais de tordre le cou aux stéréotypes et de mettre en avant les possibilités qui se dessinent pour la gent féminine.
Ce billet est consacré à un dispositif en particulier : celui mis en œuvre par Volvo Trucks baptisé « Iron Women – Agir au féminin » et qui fait sa première entrée en France.
Comme vous allez le constater, le projet se veut aussi concret que complet. Des moyens importants ont été mobilisés.
Deux acteurs collaborent à la poursuite d’un projet commun… au féminin !
Comme MyUtilitaire vous le disait quelques lignes plus tôt, les vieilles conceptions ont la dent dure. Certaines jeunes femmes, au sortir de leur scolarité obligatoire, préfèrent s’orienter vers des métiers plus « féminins » – selon les conceptions classiques, du moins – pensant que réparer une voiture ou… conduire un camion, justement, est réservé aux hommes.
Alors évidemment, nous ne sommes pas en train de dire que toutes les lycéennes rêvent d’assurer des livraisons. Toutefois, certaines envies n’aboutissent pas à cause d’un manque de promotion et d’encouragement.
C’est là que Volvo Trucks a décidé d’intervenir. Le programme « Iron Women – Agir au féminin » consiste clairement à adopter une perception positive de la conduite des poids-lourds au féminin. Il ne s’agit pas seulement de former mais de financer la formation, pour que les considérations pécuniaires ne constituent pas un frein.
Selon les termes mêmes des porte-paroles du groupe, il y a la volonté d’affirmer la légitimité des femmes dans le secteur des poids-lourds.
Pour engager cette aventure professionnelle, placée sous le signe du changement, Volvo Trucks France s’est associé à R.A.S Intérim, en charge de la partie « ressources humaines ». Cet acteur majeur du recrutement pour les professions du transport, qui s’investit déjà largement dans la cause, a permis « d’élire » les huit femmes formées à partir de novembre 2022. Les enseignements théoriques, techniques et pratiques étant assurés par ABSKILL.
Huit « Iron Women » pour la première promotion française
C’est la région Rhônes-Alpes qui a été choisie comme berceau pour la mise en place du projet en France. Manifestement, les premières semaines se sont très bien déroulées pour les huit candidates retenues, au bénéfice d’une formation symboliquement importante.
Il est déjà prévu que d’autres zones en France prolongent l’expérience. Une expérience qui devrait, si les objectifs sont atteints, devenir une évidence !
Avec l’aval et l’enthousiasme des partenaires, on devrait donc voir fleurir des cursus similaires à Colmar/Mulhouse, Rouen, Toulouse, Nantes ainsi qu’au Sud de l’Île-de-France (plus exactement Longjumeau, Chelles et Melun) dès ce printemps.
Le parcours d’apprentissage concerne le métier de « Conductrice sur Porteur », et il n’est pas exclu que d’autres professions soient concernées au fil du temps.
« Iron Women »: ce genre de dispositif peut-il vraiment avoir un impact sur le moyen et long terme ?
Quitte à pratiquer la mise en abîme, on peut dire que la simple existence du présent article montre, au moins en partie, l’intérêt de ces dispositifs. En effet, plus il y aura d’initiatives semblables, plus la presse, les sites spécialisés et les réseaux sociaux pourront s’en faire l’écho.
L’expérience individuelle de chaque conductrice a également une résonance. Sans ce programme – mais cela reste une hypothèse de notre part – certaines d’entre elles n’auraient peut-être pas songé à franchir le cap.
Il serait sans doute naïf de penser que ces dispositifs suffisent à casser toutes les idées préconçues. En revanche, ils contribuent à l’évolution des perceptions.
Les participantes, au demeurant, ne sont pas les « porte-étendards » d’une opération de communication, puisqu’il y a un vrai contrat en CDI à la clé, avec le démarrage d’une nouvelle vie professionnelle dès le mois de mai. Grâce à ce projet, Volvo Trucks France et ses partenaires abordent donc plusieurs problématiques avec justesse : la représentativité des femmes dans un milieu encore aujourd’hui très masculin (ou masculinisé), et la nécessité de recruter des nouveaux talents dans un secteur qui manque d’effectifs.
Si vous êtes intéressée par ce processus d’embauche particulièrement élaboré, n’hésitez pas à consulter la page de Volvo Trucks. En espérant que votre démarche soit fructueuse ! Et que globalement, ces nouvelles approches qui consistent à féminiser les métiers de la conduite dans le secteur du transport, portent leurs fruits dans les années à venir.