La transition écologique constitue un véritable défi pour les chercheurs de tous horizons. Il ne s’agit pas juste d’appliquer mécaniquement des principes « verts ». L’expérience et le confort de l’utilisateur (comme la gestion de la chaleur) doivent rester intacts… voire plus agréable encore, afin de ne pas perdre du terrain face à la concurrence !
Au sein des laboratoires, des cabinets d’études, des groupes de réflexion, on cherche à concilier un large éventail d’attentes. Il faut continuer à satisfaire les consommateurs et donner une place toujours plus grande à l’écoresponsabilité. Parmi les critères qui peuvent entrer en « collision », il y a donc notamment l’autonomie et le confort thermique. Ford a abordé cette question dans un récent communiqué de presse après des tests effectués sur un fourgon E-Transit ; voilà ce que l’on peut en retenir.
L’autonomie des véhicules : un paramètre précieux
Lorsque l’on découvre les caractéristiques d’un véhicule, le constructeur s’applique systématiquement à préciser que l’autonomie affichée est indicative. Et pour cause. La manière dont on utilise le moyen de transport (et donc l’outil de travail) peut considérablement impacter la capacité de parcours. L’usure n’étant de loin pas le seul facteur.
Ces phénomènes sont observés en continu, via des enquêtes pointues. Des travaux qui permettent aux groupes, en l’occurrence à Ford, d’améliorer leur stratégie.
Récemment, l’accent a été mis sur la manière dont la climatisation pouvait compromettre la capacité d’un véhicule électrique à « tenir la distance ». Il faudrait plutôt se tourner vers ce que l’on appelle le « chauffage des surfaces ». Certains revêtements spécifiques (tapis, panneaux de portes, accoudoirs, volant, pare-soleil….) permettent en effet de chauffer l’intérieur d’un habitacle et ainsi de réchauffer les occupants.
Ce constat n’est pas anodin. Les gestionnaires de flotte le savent : l’autonomie d’un véhicule utilitaire doit être suffisante pour garantir la productivité des professionnels au quotidien. Le moindre détail est susceptible de faire la différence : en l’occurrence, Ford mentionne tout de même un possible gain de 5% si l’on renonce à la climatisation.
Ce gain de 5% s’accompagne d’une économie d’énergie, évaluée par les spécialistes à environ 13% versus une climatisation standard.
Quand les portes et les fenêtres ouvertes perturbent la consommation d’énergie
Par définition, un véhicule utilitaire fait l’objet d’une mobilisation régulière – et parfois intensive. Les allers-retours sont nombreux, tout comme les chargements/déchargements et cela suppose d’ouvrir et de fermer les portes, tout comme les fenêtres, très régulièrement au cours d’une même journée.
C’est justement là que le bât blesse. L’équilibre thermique au cœur de l’habitacle est rompu. Plus le contact avec l’extérieur est récurrent (des centaines de fois par jour pour un livreur par exemple), moins la température idéale se maintient. Cela entraîne une utilisation plus importante du dispositif de climatisation. Et, par inférence, la consommation d’énergie augmente.
Les systèmes de chauffage au sol reposent sur une mécanique différente. Ils affichent une plus grande stabilité concernant l’apport thermique. Et c’est pourquoi leur généralisation est de plus en plus envisagée. Cela a d’ailleurs été testé en Allemagne, à bord d’un fourgon Ford E-Transit sur des trajets de livraisons de colis, à différentes saisons et dans diverses conditions météorologiques.
Est-ce donc la seule stratégie mise en place par les ingénieurs de Ford? Loin de là. Elle s’inscrit dans un généreux sillon de projets visant à optimiser la performance énergétique des habitacles – si on ose l’exprimer ainsi.
Un large éventail de pistes à exploiter
Il n’y a pas que les « caprices » de la climatisation qui viennent solliciter la batterie électrique à l’excès. De nombreux autres phénomènes peuvent être mis en cause. Si l’accumulateur est exposé à une chaleur trop importante, évidemment, il montrera plus rapidement des signes d’épuisement.
Dès lors, parmi les perspectives envisagées pour améliorer l’autonomie des véhicules électriques sans négliger le confort thermique des usagers, il y a (entre autres) celle du refroidissement de la batterie. Petit à petit, les chercheurs souhaitent élaborer des dispositifs capables de préserver la précieuse source d’énergie. Ce n’est pas un remède direct aux déperditions de chaleur, mais un moyen de rendre la batterie plus robuste en tant que telle.
Et parce que l’ingéniosité a tout d’une valeur sûre chez Ford, un récupérateur de chaleur fait également partie des solutions à l’étude. Plutôt que de laisser les calories s’évanouir, elles seraient « stockées » et investies quand cela se révèle nécessaire.
Toutes ces installations demandent évidemment des moyens et du temps. Elles sont cependant prises au sérieux par les acteurs responsables de l’innovation et s’inscrivent dans le cadre du projet CEVOLVER (Connected Electric Vehicle Optimised for Life, Value, Efficiency and Range) de la Commission européenne.
Nous vous tiendrons au courant de ce qui se précise à l’avenir. En vous souhaitant de rester bien au chaud lors de vos prochains trajets et de garder en tête que l’actuel Ford E-Transit propose déjà un système de pré-conditionnement programmé pour optimiser à distance la température de son habitacle et celle de sa batterie.