Les émissions de gaz à effet de serre sont souvent au centre des préoccupations, mais ce n’est pas le seul problème à résoudre sur le plan écologique. La gestion des ressources apparaît également comme un enjeu majeur. Il s’agit, plutôt que de jeter, plutôt que de déverser, de trouver comment réinvestir les déchets, les pièces usées – comment leur donner une nouvelle vie.
Les possibilités sont multiples. Pour ne pas dire infinies. Encore faut-il savoir comment procéder, et se donner les moyens pour obtenir des résultats intéressants.
Lamberet et Regoods ont justement scellé un partenariat original dans ce domaine.
Découvrez Regoods : une entreprise qui conçoit des modules éco-responsables
Un peu de contexte. Si le nom de Regoods ne vous dit rien… personne ne peut vous en vouloir ! En effet, c’est en 2022 seulement que cette structure a vu le jour, sous l’impulsion de deux talents complémentaires : Mattia Paco Rizzi, qui assure le volet design/artistique, et Alexandre Dufrenne, ingénieur spécialisé dans les questions du développement durable.
La convergence de leurs esprits permet d’élaborer, puis de proposer des modules bas carbone à usage temporaire selon le principe de… l’architecture modulaire, justement.
Comme son nom l’indique, elle suppose une flexibilité dans les processus de construction. Il s’agit de combiner plusieurs unités, qui donnent à reproduire des modules préétablis.
Quitte à donner un exemple un peu trivial, on retrouve peu ou prou le concept des jouets LEGO : les différents éléments permettent d’obtenir des variantes à souhait, correspondant aux besoins des usagers.
On peut alors se demander le rapport avec l’écologie, et il est relativement simple : une fois que le bâtiment (en principe éphémère, même s’il y a des exceptions contextuelles) n’a plus d’utilité, ses parties sont séparées et peuvent faire l’objet d’un recyclage.
Cherchant à minimiser l’impact – à concevoir des dispositifs propres, les deux fondateurs de Regoods s’adressent alors à une large clientèle BtoB, précisément celle ayant besoin de solutions limitées dans le temps. On pense aux commerces de proximité, aux organisateurs de festivals, aux coordinateurs d’événements particuliers, aux paysagistes…
Mais voyons maintenant quel lien se tisse entre Lamberet et cette start-up.
Quand l’industrie du véhicule utilitaire et de l’architecture modulaire se rencontrent
Certaines possibilités de recyclage ont de quoi nous étonner. Dans ce cas précis, ce sont les cellules des camions frigorifiques qui sont au cœur du processus. Il faut dire que leur vie est réglementairement condamnée : au-delà de 12 ans, leur utilisation est interdite pour des questions sanitaires.
Sur cette base, Messieurs Dufrenne et Rizzi ont élaboré leur stratégie, à savoir : un recyclage qui consiste à mettre à profit ces cellules désormais inutilisables dans la fabrication d’une gamme de modules. Deux versions sont pour le moment prévues ; l’une de 16 m2 et l’autre de 33 m2. C’est le mois de mars 2023 qui a signé le lancement du prototype ; un modèle basse consommation et parfaitement isolé.
Des objectifs communs Regoods X Lamberet ont, qui plus est, été annoncés : récupérer 50 cellules issues de la logistique du froid chaque année d’ici 2026, ainsi que 150 cellules à l’horizon 2028. Tout cela devant à terme permettre de couvrir environ 5 000 m2 d’aire modulaire par an.
Grâce aux méthodes de décarbonation élaborées chez Regoods, un nouvel angle « d’attaque » se dessine pour la mise en place d’un économie plus verte, tout en assurant la génération d’emplois et le maintien des activités industrielles.
Une collaboration réglée dans les moindres détails
Lamberet, spécialiste de la carrosserie frigorifique et acteur majeur sur le marché européen, a une histoire bien plus longue que celle de Regoods. Mais la société française ne se repose pas sur ses lauriers pour autant. La transition écologique donne à relever une importante série de défis, que ce soit en termes de mobilité ou de consommation des équipements.
Ce partenariat atteste d’une volonté claire : celle de multiplier les pas en direction du développement durable. Trois grandes étapes se dessinent pour que le processus soit complet :
- La récupération des caisses frigorifiques dont l’utilisation première n’est plus possible
- Le recyclage de ces dispositifs dédié à la fabrication des modules éco-responsables
- L’utilisation des modules, généralement comme espaces d’activités éphémères.
Le début du parcours appartient donc à Lamberet, tandis que les cellules finissent au sein des installations Regoods avant d’être réutilisées par d’autres professionnels dans d’autres métiers.
Nous espérons que les deux acteurs atteindront leurs buts communs, et qu’ils inspireront la concurrence pour que la gestion des ressources soient de plus en plus intelligente, en France, en Europe et dans le reste du monde.