Loin de tirer sa révérence, le Peugeot Boxer a récemment adopté une motorisation électrique de 270 ch, associée à une batterie de 110 kWh, qui lui donne une belle polyvalence lors des livraisons.
C’est le moins que l’on puisse dire, mais le Peugeot Boxer n’est pas à proprement parler un nouveau modèle. Lancé initialement en 1994, en partenariat avec Citroën et Fiat, il existe dans sa troisième génération actuelle depuis 2014, mais a tout de même bénéficié d’un restylage assez significatif en 2024, qui s’est attelé à revoir son minois, tout en lui apportant de nouvelles motorisations et de nouveaux équipements. De quoi tenter de faire bonne figure, mais face au dernier Renault Master, le bilan commercial est tout de même difficile. Quand il s’est vendu 14 394 exemplaires du Renault Master depuis le début de l’année 2025, le Peugeot Boxer s’est écoulé à 6 326 ex. et se voit dépassé par son cousin Fiat Ducato, plus agressif en matière de tarifs (9 058 ex.). Toutefois, ce modèle polyvalent et robuste permet une grande variété d’usages, notamment depuis qu’il a adopté une nouvelle motorisation électrique forte de 270 ch et doté d’une batterie Lithium-Ion de 110 kWh.
Ventes sur le marché français
Le Peugeot Boxer demeure une référence sur le marché français des grands fourgons, avec une forte demande notamment sur les versions diesel BlueHDi (120, 140 et 180 ch, ainsi que le choix entre une boîte manuelle ou automatique) et la montée en puissance de la version électrique. En 2024, Peugeot a enregistré une croissance significative (8%) des ventes de véhicules électriques en Europe, avec une part de marché renforcée dans les véhicules utilitaires électriques grâce à l’e-Boxer.

En matière de carrosseries, ici aussi le choix est riche. Du fourgon classique, en passant par le semi-vitré, le vitré, le plateau ridelle, la benne basculante ou le grand volume… Il y en a pour tous les goûts et pour tous les usages, d’autant qu’avec la division Stellantis Pro One, de nombreuses personnalisations seront proposées aux artisans et réalisées au sein des usines du groupe, comme à Atessa (Italie).
Un volume de chargement significatif
Le Peugeot Boxer offre un volume de chargement maximal allant jusqu’à 17 m³ en fonction de la version (longueur L1 à L4, hauteur H1 à H3). Ce volume est supérieur à celui du Ford Transit (15 m3), équivalent à son concurrent Renault Master, mais inférieur au champion de la catégorie, à savoir le très onéreux Mercedes Sprinter (17,5 m3). En revanche, sur la version électrique e Boxer, le volume utile est limité à 15 m3. Selon les motorisations, le Peugeot Boxer peut en outre proposer une capacité de traction maximale de 2 500 kg avec remorque freinée. La facilité d’accès est aussi un point fort, avec des portes latérales coulissantes larges et des portes arrière battantes atteignant 2,03 m de hauteur utile pour le chargement. Certains aménagements comme les versions minibus ou spécifiques PMR (personnes à mobilité réduite) renforcent cette accessibilité.
Un habitacle bien équipé, mais un peu trop “plastique”
Pas de révolution d’intérieur au sein de l’habitacle, mais des évolutions majeures depuis le lancement. Si l’habitabilité pour les passagers reste inchangée, l’ambiance à bord progresse nettement grâce à un environnement plus valorisant, à l’exception de certains plastiques durs qui demeurent omniprésents. Les principales évolutions se concentrent sur la planche de bord, qui intègre une instrumentation numérique et une tablette déportée qui fait office d’écran multimédia. Assez intuitive, elle regroupe de nombreuses informations ainsi que l’affichage de la caméra de recul.
Excellente nouvelle, les commandes de climatisation conservent un fonctionnement classique, mais le levier traditionnel de boîte automatique est ici remplacé par une molette pas toujours intuitive, du moins aux premiers tours de roue.
Si l’on apprécie la bonne amplitude de réglage du siège conducteur, le repose pied gauche n’est pas très bien étudié et fatigue la jambe sur les longs trajets. Notons aussi que la caméra située dans le rétroviseur est d’une grande aide, mais elle ne couvre pas suffisamment la poupe du véhicule (angle-mort), quand un autre usager de la route se trouve trop près du pare-chocs.
Un utilitaire électrique très performant
Après les présentations, il est temps de prendre la route avec ce Peugeot Boxer électrique. Trois modes de conduite sont proposés.
En ville, le mode ECO (163 ch) est parfaitement adapté. Il améliore la consommation et dispose de suffisamment de réserve de puissance pour évoluer hors des agglomérations, à une vitesse de 90 km/h.
Sur routes départementales et autoroute, le mode NORMAL (217 ch) offre un excellent ratio entre performances et autonomie et permet d’atteindre la vitesse de 130 km/h.
Le mode Sport s’utilisera notamment quand le véhicule est très chargé (15 m3 et 665 kg de charge utile sur le Peugeot e-Boxer électrique) et donne des ailes à cet engin de 2 835 kg. Nous avons d’ailleurs atteint la vitesse de pointe et même un peu plus avec ce mode (134 km/h compteur). Naturellement, c’est le plus énergivore et devra s’utiliser avec parcimonie, surtout sur les longs trajets. Sur notre essai, avec une bonne portion d’autoroute, nous avons enregistré une moyenne de 32,6 kWh/100 km, ce qui devrait permettre au Peugeot e-Boxer de couvrir une distance de 350 km environ en conditions réelles. Notons que cet utilitaire électrique dispose de quatre niveaux de récupération d’énergie grâce à des palettes situées au volant. Il est d’ailleurs possible de décélérer le e-Boxer pratiquement jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Enfin, dernier détail qui a son importance, le Peugeot e-Boxer exige de vérifier la bonne charge de sa batterie accessoires, sous peine de bugs. A vérifier régulièrement donc avant la prochaine mise à jour.
Charge rapide obligatoire
Côté charge, il faudra plutôt tabler sur la recharge rapide. Avec 150 kW en courant continu, l’utilitaire français permet de récupérer de 0 à 80% de batterie en environ 55 min. Par contre, en courant alternatif 11 kW, il faudra patienter près de 12 h ! Malgré son encombrement et son poids, le Peugeot e-Boxer se conduit bien et dispose pour cela d’une direction précise et d’un freinage puissant. En revanche, les bruits de roulement et les bruits aérodynamiques élevés sur autoroute dénotent avec le silence de la mécanique. Sans doute un vestige de sa conception ancienne.
Plutôt bien placé en tarifs
Côté tarifs, le Peugeot e-Boxer s’affiche à 56 400 € HT pour la version Fourgon Tôlé L3H2. Il est en outre éligible à la prime CEE (jusqu’à 4 900 € de remise) et à une garantie pouvant courir jusqu’à 8 ans, à condition de rester dans le réseau. Chez les concurrents, on trouve une offre assez riche. Le Ford Transit Van électrique (56 941,50 € en H2, 425 L3) est sensiblement meilleur en charge utile (1 560 kg), mais son volume de chargement est moins bon (11 m3). Enfin, le Renault Master E-Tech, s’il est surclassé en performances et en volume utile (10,8 m3), affiche une consommation plus basse et une charge utile intéressante (1 134 kg). Mais son tarif est vraiment prohibitif 61 900 € HT en L3H2 3T5.