En version cabine approfondie ou Mixto selon le jargon Mercedes, l’utilitaire Vito offre une polyvalence et un confort rare sur son segment de marché. Et les 190 ch ne sont pas juste là pour épater la galerie. Notre essai.
Un peu d’histoire sur le Vito
Il faut remonter à 1996 pour assister au lancement de la première génération de Mercedes-Benz Vito, dont le patronyme s’inspire de la ville basque espagnole de Vitoria-Gasteiz, lieu de production du véhicule utilitaire. A l’époque, celui qui obtiendra le titre d’Utilitaire léger de l’année 1996, offre déjà une large palette de motorisations allant du diesel de 79 ch au V6 Volkswagen de 174 ch. Il est aussi disponible en de nombreuses variantes de carrosserie, allant du Van au Camping Car, en passant par le Mixto qui associe des capacités de chargement à une habitabilité pour 5 personnes. La seconde génération qui lui succède en 2003, opère une nette montée en gamme, avec l’adoption de finitions plus cossues, et des motorisations plus performantes. Le troisième opus que nous avons aujourd’hui à l’essai, est commercialisé depuis 2014 et a été restylé deux fois, notamment en 2023.
Le Vito III, W447 selon la nomenclature Mercedes, se distingue de ses concurrents par son niveau de sécurité rare pour un VUL, avec notamment la note maximale décernée par l’organisme indépendant Euro Ncap.
Un best seller commercial
Commercialement, et sur la zone Europe, les ventes de Mercedes Vito atteignent 122 300 unités vendues sur les 10 premiers mois de 2025, soit un repli de 11% sur un an. Un recul qui s’explique par une pression concurrentielle accrue et la transition progressive vers l’électrification. D’ailleurs, la part des motorisations électriques (eVito) s’élève à environ 10% des ventes totales sur la période, marquant une forte progression par rapport à 2024. Le reste du mix est largement dominé par la motorisation diesel dans ses diverses variantes (de 102 à 190 ch). Les hybrides rechargeables ainsi que les versions essence sont très marginales ou non disponibles pour ce type de véhicule utilitaire. Si elle n’est pas majoritaire, la carrosserie Cabine Approfondie ou Mixto représente environ 15% des ventes totales du Mercedes-Benz Vito en Europe élargie sur les dix premiers mois de 2025.
Un utilitaire sexy
C’est l’occasion pour la rédaction de MyUtilitaire de s’intéresser à cette version, d’autant que notre exemplaire est un joli Mercedes-Benz Vito 119 CDI Mixto LG Select Rouge jacinthe équipé des quatre roues motrices. Ce qui frappe, c’est le traitement esthétique proche de celui d’un van de transport de personnes, avec une carrosserie entièrement peinte, sans plastique brut apparent.
Cette finition donne une impression de qualité et de modernité, mais force est de constater qu’elle s’abîme rapidement, notamment sur la partie chargement latérale et d’accès au hayon où les griffures sont visibles dès les premières utilisations. A méditer lors de votre achat et selon votre usage. Les proportions sont imposantes : 5,14 mètres de long, une hauteur de 1,91 m, et une largeur de 1,93 m sans rétroviseurs. Ce gabarit, bien que conçu pour passer dans la plupart des parkings, peut devenir problématique si vous optez pour les barres de toit, qui portent la hauteur à 2 mètres et interdit de facto l’accès aux garages souterrains.


Un intérieur haut de gamme, avec un confort germanique
L’intérieur du Vito Mixto est sans conteste l’un des plus soignés de sa catégorie. La planche de bord, massive mais bien agencée, propose des plastiques durs de qualité supérieure à la moyenne des concurrents, notamment par rapport aux productions du groupe Stellantis. Le système multimédia MBUX, avec son grand écran tactile 16,9 pouces, est ergonomique et bien disposé, avec des raccourcis physiques pour les commandes essentielles. On est plus circonspects en revanche quant à l’utilisation de touches à retour haptique pour le volant, ce qui n’apporte rien, sinon de la complication.
Sensations au volant
La position de conduite est plutôt bonne, avec une visibilité renforcée par de grands rétroviseurs et, en option (moyennant 637 € HT), un rétroviseur caméra qui améliore la vision arrière. Cependant, les sièges sont très fermes, ce qui peut nuire au confort sur de longs trajets, alors que la molette de réglage pour le conducteur n’est pas très bien située. Les sièges arrière, bien sculptés, offrent un bon maintien et l’espace aux coudes est vraiment bon. Notons enfin la présence de fixations Isofix pour le siège central arrière, et pour le siège de gauche.

Les capacités de chargement ne sont pas en reste. Trois longueurs de Vito Mixto sont disponibles (4,90 m, 5,14 m et 5,37 m), et proposent respectivement un volume utile de 3,1 m3, 3,6 m3 et 4,1 m3. Si le PTAC de notre exemplaire s’établit à 3t, la charge utile peut atteindre de 791 à 987 kg selon la motorisation et la transmission.
A noter que cette dernière est plus faible sur les versions à 4 roues motrices. A titre de comparaison face à un Renault Trafic Van CA L1H1 3T advance Blue dCi 170 auto, le Mercedes est meilleur en volume utile (3,3 m3 pour le français), mais s’incline assez nettement en charge utile (1 103 kg pour le Trafic). Idem pour le Ford Transit Custom 2.0 EcoBlue diesel 170 ch BVA8 4×4 qui annonce 3,3 m3 de volume utile mais 1 040,5 kg de charge utile. Il conviendra donc de faire votre choix en fonction de votre usage.



Performances et agrément de conduite
Sous le capot de notre modèle d’essai, on trouve un bon vieux diesel 2 litres, poussé à 190 ch et 440 Nm (dès 1 350 tr/min). Le moteur est associé d’office à la boîte automatique 9G-Tronic. Un combo qui offre des performances de premier plan. Le 0 à 100 km/h en 9,5 s et les reprises, non mesurées, sont très vigoureuses. Pas très sonore à froid, ce 4-cylindres reste assez bien éduqué à l’accélération, ce qui participe à l’agrément général du Vito. Sur notre boucle d’essai, la consommation s’est établie à 8 litres/100 km. Rappelons que le Vito est aussi disponible en version électrique.
Côté tenue de route, et malgré ses 10 ans de carrière, le Vito Mixto offre un feeling de conduite assez remarquable. Bien équilibré, avec une tenue de cap solide et une direction précise, il réussit la prouesse de maîtriser son confort même sur les ornières grâce à l’indispensable mais très chère suspension pneumatique optionnelle (2 229 € HT). Tout n’est hélas pas rose. Au premier rang des relatives déceptions, la pédale de frein que nous avons trouvée spongieuse et qui réclame de taper dans les freins, même si la distance de freinage reste bonne. Autre point négatif, les bruits de roulement avec des pneus 4 saisons de la marque Goodyear.

Sécurité et équipements
Le Vito Mixto est équipé de série de nombreuses aides à la conduite, dont le freinage d’urgence assisté actif, l’avertisseur de franchissement de ligne, l’assistant de limitation de vitesse, la caméra de recul, l’attention Assist, le régulateur de vitesse Tempomat, le capteur de luminosité et de pluie, et l’avertisseur d’angle mort. De quoi abattre de nombreux kilomètres avec sécurité. Il est toutefois possible de désactiver l’avertisseur de sur-vitesse (très agaçant) en un simple clic sur l’écran multimédia.
Bien évidemment, avec un tel standing, les tarifs s’envolent. Si l’entrée de gamme est fixée à 38 325 € HT en 114 CDI BVM châssis long, il faut compter 55 530 € HT en 119 CDI BVA châssis long Select. S’ajoutent ensuite une liste d’options chère au constructeur allemand, avec sur notre exemplaire : la navigation (842 € HT), la transmission 4-Matic (4 192 € HT), la clim’ auto (757 € HT)… ce qui en fait un modèle utilitaire à part.
