Profitant du salon Solutrans, qui se tenait du 18 au 22 novembre 2025 à Lyon Eurexpo (Rhône), la start-up française Qinomic a dévoilé sa nouvelle offre de rétrofit électrique sur base de Renault Trafic. Une proposition s’ajoutant à celle déjà existante avec les utilitaires Stellantis de taille moyenne.
L’aventure commerciale de Qinomic a débuté il y a maintenant plus de trois ans. La start-up française est arrivée sur le marché en partant d’un constat simple : les gestionnaires de flotte veulent décarboner, le moyen autant écologique qu’économique de le faire est de rétrofiter.
Avec la présence massive de véhicules utilitaires légers sur les parcs de la Poste ou encore d’Enedis, la zone de chalandise est plus que large. En avril dernier, Stellantis Pro One a ainsi confirmé la poursuite de sa collaboration avec Qinomic, qui achète plus de 200 composants d’origine pour rétrofiter les utilitaires de taille moyenne du groupement de constructeurs. Il s’agit donc de Fiat Scudo, Opel Vivaro, Peugeot Expert et autres Citroën Jumpy. La batterie (75 kWh) et le moteur électrique sont garantis huit ans ou 160 000 kilomètres. Rassurant pour le client. Encore plus avec un SAV assuré par feu Vert et un lancement de l’industrialisation avec Gruau.
Renault Trafic, l’une des meilleures ventes du segment
« Cette première série nous a permis d’avancer concrètement sur le rétrofit, avec des véhicules affichant environ 330 kilomètres d’autonomie »
Nous relate Jean-Jacques Serraf, l’homme à la tête de la filiale Qinomic Mobilities. Rencontré à Lyon (Rhône) sur le salon Solutrans, il y présentait fièrement la nouvelle offre de rétrofit sur le Renault Trafic :
« C’est l’un des best-sellers du segment, il était donc naturel de satisfaire un besoin largement exprimé. » Comme avec les utilitaires Stellantis, la conversion est vendue aux clients sur leurs propres véhicules. Il est également possible d’acheter des modèles déjà rétrofités, sourcés auprès de canaux réservés aux marchands. « Il y a des parcs déjà existants, la vente d’une transformation représente la majeure partie de nos activités »
Précise-t-il. Travaillant avec Gruau pour industrialiser sa production, Qinomic conserve la configuration du véhicule existant. Si on met de côté le badge spécial présent sur la carrosserie, toute la modification se passe sous le capot.
Le rétrofit fait son trou chez les gestionnaires de flotte
La gamme continue de s’étendre. Après le Renault Trafic, la start-up pourrait s’intéresser aux plus gros utilitaires (Renault Master en tête ?) dès 2027. Elle étudie également la conversion des vans Citroën Jumpy, car seul le rétrofit des versions utilitaires est aujourd’hui homologué. Les partenariats établis par Qinomic sur les deux dernières années montrent que le rétrofit n’est plus une proposition inconnue des professionnels. Le directeur général abonde :
« Au contraire de l’achat neuf, nous sommes en phase avec la stratégie RSE. Nous agissons dans une économie circulaire en recyclant les composants du moteur thermique. Et n’oublions pas que notre transformation est française. »
Des arguments trouvant écho sur les parcs de la Poste, Enedis, NGE etc…
D’autant plus que les véhicules rétrofités peuvent être entretenus dans le réseau Stellantis – ce ne sera évidemment pas le cas du Renault Trafic – ainsi que chez le partenaire Feu Vert. À bord d’un Citroën Jumpy converti, si ce n’est la conduite, rien ou presque ne change. Qinomic implante, dès que le client est d’accord, un frein à main électronique. Les cadrans ont été modifiés pour intégrer les éléments propres à un véhicule électrique, à commencer par l’indicateur d’état de la batterie. Un écran Pioneer est également rajouté. Des développements sont d’ailleurs en cours pour y ajouter de l’intelligence artificielle. Celle-ci pourrait alors optimiser la consommation et le trajet pour garantir l’arrivée à destination ; par exemple en limitant le chauffage ou la climatisation.
Fiche technique du Renault Trafic converti
La nouvelle offre de rétrofit sur le Renault Trafic de troisième génération garde encore de nombreux secrets, à commencer par la fiche technique de sa batterie. Provenant bien du constructeur au Losange, elle devrait varier entre 50 et 70 kWh, pour une autonomie allant de 280 à 300 kilomètres – en attente d’homologation –, avec une capacité de charge de 1 018 kg et une puissance allant jusqu’à 100 kW. La capacité de charge atteint les 22 kW en courant continu. On gagnerait même de l’espace sous le capot. De quoi y ajouter un potentiel rangement pour le câble de recharge, nous dit-on. Nous en saurons plus en avril 2026, au moment de la commercialisation.
